Une action Carrefour coûte aujourd'hui environ 17 € contre 60 € pour une action Renault. Est-ce que cela signifie quelque chose ? Hé bien, sans autre information, le prix d'une action ne signifie absolument rien !
Même si tout le monde commente les prix des actions, à eux seuls, ils ne veulent rien dire. Pour avoir une idée plus précise de la valeur d'une action, il faut au moins multiplier ce prix par le nombre d'actions qui composent l'entreprise pour obtenir la capitalisation boursière.
La capitalisation boursière représente la valeur totale que le marché accorde à l'entreprise. En analyse financière, c'est cette valeur que l'on va comparer avec d'autres indicateurs financiers. Par exemple, on peut comparer la capitalisation boursière avec les bénéfices nets de l'entreprise. On obtient alors un des ratios les plus connus en finance : le PER ou Price-earning ratio ou rapport cours sur bénéfice en français. Un PER élevé signifie que l'action est chère par rapport à ses bénéfices actuels, cette survalorisation étant certainement justifiée par une forte croissance des profits à venir (selon les attentes du marché). Le principal défaut du PER est qu'il ne tient pas compte de la situation financière de l'entreprise (endettement, trésorerie, flux financiers, etc.).
Un autre ratio financier très utilisé est le rapport entre les bénéfices distribués aux actionnaires (les dividendes) et la capitalisation boursière. Cela donne le rendement de l'action. Par exemple, une action à 10 € qui distribue chaque année 0,50 € en dividende aura un rendement de 5%.
Quel est le meilleur ratio financier pour évaluer une entreprise ?
Il n'y en a tout simplement pas. Un ratio financier ne montre qu'une facette de l'entreprise mais il est illusoire de penser qu'on puisse décrire entièrement et fidèlement une entreprise par des ratios financiers. De plus, la bourse est un marché d'anticipation. Cela est même son principe fondamental. Ainsi, les prix des actions reflètent les attentes et les prévisions des acheteurs et vendeurs. Quand une action monte fortement, c'est que le marché s'attend à de bonnes nouvelles de la part de l'entreprise. Si toutes les bonnes nouvelles sont déjà connues et qu'il n'y a plus rien à espérer, alors l'action a toute les chances de stagner ou chuter...Quel est l'impact d'un versement de dividende sur le prix d'une action ?
Peu de gens le savent mais quand un dividende est versé, le prix de l'action diminue de ce même montant. Concrètement, si une action cote à 100 € le 5 septembre. Puis si le dividende est détaché le soir du 5 septembre et que ce dividende représente un rendement de 3%. Alors le 6 septembre, l'action va coter, aux aléas boursiers près, 97 € et cela ne signifiera pas qu'il y a une baisse de 3% de l'action.En effet, verser un dividende pour une entreprise revient à perdre de sa valeur pour la donner aux actionnaires. Ce n'est pas forcément appréciable pour un actionnaire. Parfois, il vaut mieux ne pas verser de dividende pour se désendetter ou investir massivement ou faire d'autres opérations financières. Certaines entreprises ne distribuent quasiment pas de dividende (Apple, Amazon, Eurofins Scientific, Iliad, etc.) mais cela ne les empêchent pas d'avoir un parcours boursier impressionnant !
Vous pouvez observer ce phénomène à chaque lendemain de détachement de dividende. C'est d'autant plus flagrant pour les actions à haut rendement. Vous verrez que sur vos plateformes boursières habituelles, la variation de l'action affichée tiendra bien compte de ce dividende.
En résumé, peu importe si une entreprise verse un gros dividende ou pas, cela est neutre pour l'actionnaire. Ce qui compte pour l'actionnaire, c'est que l'entreprise se développe et assure une rentabilité sécurisée.
Pourquoi les prix des actions sont parfois divisés ou multipliés du jour au lendemain ?
Une entreprise peut décider de diviser le nominal de ses actions, et par conséquence de multiplier le nombre d'actions composant son capital. En soi, cela n'a pas d'impact ni sur la valorisation de l'entreprise, ni sur vos portefeuilles. En effet, 1 000 000 d'actions à 50 € valent autant que 2 000 000 d'actions à 25 €. On peut aussi voir l'inverse où une entreprise multiplie le nominal de ses actions en divisant le nombre d'actions.Ces mécanismes peuvent en dire un peu sur l'état de santé de la société... En effet, bien souvent, une division du nominal survient quand le prix de l'action est trop élevé et rend le titre peu liquide. Par exemple, en 2013, l'action Bolloré valait plus de 300 €. Beaucoup de particuliers n'osaient pas en acheter. En 2014, le nominal de l'action a été divisé par 100 pour rendre le titre plus liquide et qu'on puisse l'échanger plus facilement. L'action valait alors 3 € l'unité mais il y en avait 100 fois plus sur le marché.
Inversement, certaines actions ont tellement chuté qu'elles ne valent plus que quelques centimes. Dans ce genre de situation, bien souvent l'entreprise procède à un regroupement d'actions pour favoriser les échanges. En effet, si une action cote à 0,01 €, alors il lui faut un bond de +100% pour passer à 0,02 €, ce qui est très difficile en pratique. Ces actions qui cotent à moins d'un euro sont appelées des penny stocks et sont bien souvent très spéculatives.
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