Depuis que le gouvernement a gelé le taux du livret A à 0,75 %, les épargnants français ont perdu près de 3,6 milliards d'euros en pouvoir d'achat. Pour rappel, l'objectif de ce gel était de soulager les bailleurs sociaux (financés en partie par l'argent déposé sur les livrets A) pour qu'ils puissent diminuer leur loyer, et donc pour ensuite pouvoir diminuer les APL (Aides Pour le Logement). C'était malin mais aussi un pari risqué de s'attaquer à l'épargne préférée des français. Quelles sont alors les alternatives au livret A pour éviter de subir son taux gelé ?
Pourquoi le gel du taux du livret A à 0,75 % est défavorable à l'épargnant ?
Il faut se rappeler que le taux du livret A était normalement calculé selon une formule arithmétique entre plusieurs taux (Eonia, Euribor et le taux d'inflation hors tabac). Et la formule garantie que le résultat est supérieur à l'inflation, voire souvent à l'inflation + 0,25 %.Cependant, des exceptions peuvent être prises par le gouvernement pour ne pas tenir compte de cette formule lors de la révision du taux du livret A. Depuis 2012, les différents gouvernements successifs ont plusieurs fois déroger à la règle.
Ainsi, rien n'empêche de geler le taux du livret A à 0,75 % pendant quelques années comme le fait le gouvernement actuel. Malheureusement, l'inflation est repartie un peu à la hausse et s'affiche désormais au-dessus de 1 %.
Ainsi, en tenant compte de l'inflation, le livret A a un rendement net négatif ! L'épargnant est perdant mais les bailleurs sociaux qui sont financés en partie par les fonds du livret A, restent gagnants car ils empruntent à un taux plus faible que l'inflation.
Bien sûr, si l'inflation repart à la baisse (tout est possible en économie !) alors le gouvernement serait alors pris à son propre piège... Mais c'est peu probable vu toutes les actions mises en place par la Banque Centrale Européenne (BCE) pour soutenir les prix afin de favoriser la consommation et l'investissement.
Quelles sont les alternatives au livret A ?
Le gros point fort du livret A est qu'il est totalement défiscalisé. Vous n'avez à payer ni les prélèvements sociaux (aujourd'hui à 17,2 %), ni l'impôt sur le revenu, ni le prélèvement forfaitaire unique.Seuls le LDDS (Livret de Développement Durable et Solidaire), le LEP (Livret d'Epargne Populaire), le Livret Jeune sont aussi totalement défiscalisés. Mais sont-ils de bonnes alternatives au livret A dont le taux est gelé ?
- LDDS : son taux est malheureusement gelé aussi, calqué sur le livret A. En effet, comme le plafond du LDDS est à 12 000 euros et que la plupart des épargnes en livret A est inférieur à ce seuil, si le taux était meilleur sur le LDDS, on aurait assisté à un simple transfert d'épargne.
- LEP : son taux est toujours supérieur de 0,5 % au livret A. Par contre il est réservé aux personnes ayant des revenus modestes (payant peu d'impôts sur le revenu) et il est plafonné à seulement 7 700 euros. Il est donc intéressant si vous êtes éligibles à cette épargne.
- Livret Jeune : son taux est bien souvent supérieur à celui du livret A même si cela dépend des banques. Cependant, il est réservé aux jeunes de 12 à 25 ans et son plafond est très bas à seulement 1 600 euros. Le gain supplémentaire généré par rapport au livret A ne se comptera qu'en quelques dizaines d'euros...
Pourquoi faut-il diversifier ses supports d'épargne ?
Je vous conseille de posséder un livret A et un LDDS pour les besoins à court terme (inférieur à 3 ans) et un PEA, un PEA-PME, un PEE ou PEG, et une assurance-vie pour les investissements plus long terme (supérieur à 3 ans) : mais quel est l'intérêt d'avoir autant de supports d'épargne différents ?Tout comme il est très difficile de prévoir l'évolution économique, il est vain de vouloir prédire la fiscalité à venir sur l'épargne. Les gouvernements changeront bien plus souvent que vos placements longs termes. Et certains supports d'épargne risquent de souffrir d'une fiscalité bien plus douloureuse. D'où l'utilité de diversifier aussi ses supports d'épargne pour se prémunir du risque de volatilité de la fiscalité ! Bien sûr, comme en bourse, il ne faut pas diversifier aveuglément mais le faire de manière rationnelle et réfléchie.
Aujourd'hui, le livret A et l'assurance-vie sont dans le collimateur du gouvernement, notamment car ils concentrent à eux deux l'essentiel de l'épargne des français. Le PEA et le PEA-PME sont méconnus des français et bien souvent mal utilisés. Ils sont donc, pour le moment, loin de la tempête fiscale qui s'abat actuellement sur notre épargne...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Merci pour votre commentaire. Vous pouvez aussi me contacter à travers le formulaire de contact à droite.