Comment bien répartir son argent investi entre actions, obligations, immobilier et fonds en euros

Pourquoi passer tant de temps à choisir ses actions et négliger le reste ?

La majorité des particuliers qui boursicotent passent souvent énormément de temps à choisir leurs actions et leurs trackers. Ils recherchent sans cesse à optimiser leurs portefeuilles dans leurs PEA et comptes-titres en fonction de nombreux critères (géographique, sectoriel, valorisation, analyses graphiques etc.), au gré des actualités.

Cependant, ces mêmes investisseurs particuliers oublient bien trop souvent de réfléchir à la répartition de leurs types de placements. En effet, il n’y a pas que les actions d’entreprise pour faire fructifier son épargne. C'est une erreur très classique de se focaliser sur ces placements en bourse et négliger la répartition de son épargne entre les actions, l'obligation, l'immobilier, etc. Certains diront que les actions offrent le meilleur rendement sur le long terme, et qu’il faut se concentrer dessus. Si c’est vrai sur le long terme, encore faut-il définir un ordre de grandeur pour le long terme.

En effet, votre épargne n’est pas toujours destinée à être utilisée au bout de 20 à 30 ans. Vous aurez souvent envie d’en profiter avant. De plus, pour ne pas finir piégé dans une crise boursière qui peut durer plusieurs années, diversifier ses placements est indispensable. Vous diminuerez ainsi les risques et la volatilité de vos investissements. Enfin, diversifier son épargne sur plusieurs supports d'investissements (PEA, assurance-vie, épargne salariale, autres) vous permettra de vous protéger en cas de matraquage fiscal sur un support particulier.

Les différents types de placements

Les principaux placements accessibles aux particuliers sont les suivants. Les rendements bruts annuels sont donnés à titre indicatif et approximativement, gardez en tête qu’ils sont très variables et dépendent de nombreux facteurs (comme les taux directeurs des banques centrales).
  • Les actions d’entreprise qui offrent un très bon rendement sur plus de 10 ans si vous diversifiez suffisamment. Mais c’est aussi le placement le plus risqué dans le sens où s’il y a une crise financière, vous pouvez devoir attendre plusieurs années avant de retrouver une bonne rentabilité de votre investissement.
    • Rendement brut annuel : entre 5 et 10 %
  • Les obligations qui sont des prêts moyens et longs terme à des Etats ou des entreprises. Ils sont moins risqués et offrent un bon rendement régulier. Vous pouvez viser entre 3 et 6 % de rendement brut annuel.
    • Rendement brut annuel : entre 2 et 6 %
  • L’immobilier à travers des parts dans des SCI ou SCPI. Vous pouvez aussi acheter directement des biens immobiliers pour les louer mais cela demande du temps et de l’argent pour sa gestion et optimiser la fiscalité associée.
    • Rendement brut annuel : entre 4 et 8 %
  • Les fonds en euros sont des fonds garantis et proposés par les assurances-vie uniquement. Ils offrent le meilleur rendement pour un placement sans risque. Ils sont investis dans différents placements mais en majorité des prêts court termes à des entreprises ou des obligations d’Etat.
    • Rendement brut annuel : entre 1 et 3 %
  • Le monétaire qui correspond aux prêts court terme quasiment sans risque. Je vous les déconseille car ils ne rapportent quasiment plus rien. Je vous ai déjà expliqué pourquoi il est inutile d'investir dans le monétaire de nos jours.
    • Rendement brut annuel : entre 0 et 1 %
Il existe aussi d’autres placements plus exotiques (matière première, vins, arts, objets de collection, Bitcoin, Ethereum…) mais personnellement, je pense qu’ils sont encore trop spéculatifs et absolument pas indispensables à la bonne gestion de votre épargne.

Comment diversifier ses placements à moindre frais ?

Comme je vous en ai parlé dans mon billet sur les différents supports d’investissements, les PEA, PEA-PME, assurance-vie et l’épargne salariale sont, selon moi, largement suffisants pour investir et valoriser votre épargne. On peut même n’utiliser que ces supports pour se constituer une épargne suffisante pour devenir rentier.

Pour vous exposer aux performances du marché actions, vous pouvez utiliser le PEA, PEA-PME, l'épargne salariale et l’assurance-vie. Pour l’assurance-vie, vous ne pourrez pas avoir des actions en direct mais vous pouvez acheter des trackers ou des fonds actions. Privilégiez les trackers pour réduire les frais de gestion. Pour l'épargne salariale, il est très intéressant d'investir quand vous pouvez bénéficier d'abondement par votre entreprise.

Pour investir sur des obligations, vous devrez passer par votre assurance-vie ou votre épargne salariale. Pour choisir les fonds les plus intéressants, il faut viser les frais de gestion les plus faibles possible et une diversification internationale des obligations.

Pour placer votre argent dans l’immobilier, vous pouvez acheter un bien et le louer mais cela demande du temps et de l’argent. Ou alors, plus simplement, vous pouvez acheter des parts de SCPI ou SCI via votre assurance-vie. Les fonds proposés vont dépendre de votre assureur ou banque. Pour réduire les risques, je vous conseille de prendre des fonds proposant de l’immobilier pour entreprises et particuliers.

Pour les fonds en euros, vous n’aurez pas d’autres choix que les assurances-vie. La performance du fonds dépendra de la banque ou assureur choisi. Personnellement, j’ai Fortuneo qui est réputé pour des fonds en euros très performants. Chaque année, il y a un classement pour les fonds en euros.

Quelle répartition choisir entre ces différents types de risques ?

Cela dépendra de votre style de gestion et surtout de votre horizon de placement. Si vous souhaitez utiliser votre épargne dans les 5 prochaines années, alors il faudra mettre plus de 60 % sur des supports moins risqués comme les obligations et les fonds en euros. Entre 5 et 15 ans, vous pouvez répartir équitablement entre actions, obligations, immobilier et fonds en euros. Enfin, au-delà de 15 ans, je vous conseille de mettre plus de 60 % en actions et immobilier.

Bien sûr, il s'agit là d'une règle simple à titre indicatif que vous pouvez moduler selon vos préférences personnelles, et votre situation financière particulière.

Qu'est-ce qu'une clôture juridique d'un compte bancaire ?

Qu'est-ce qu'une clôture juridique d'un compte bancaire ?

Souvent dans les brochures tarifaires des banques, vous pouvez y trouver un ligne appelée clôture juridique, associée à un tarif de quelques dizaines d'euros. Qu'est-ce que cela signifie ?

Extrait de la brochure tarifaire de la BNP
Extrait de la brochure tarifaire de Hello Bank

Depuis 2005, les banques ne peuvent plus appliquer des frais de clôture de compte bancaire : en théorie, vous pouvez donc décider de clôturer votre compte sans payer. Néanmoins, les banques sont malignes et ont réussi à contourner la loi en appliquant parfois des frais dits administratifs liés aux envois de courriers. Cela est cependant de plus en plus rare.

Il existe aussi le cas où c'est la banque qui décide de clôturer votre compte : on parle alors de clôture juridique. La banque peut le faire sans même motiver sa décision. Généralement, plusieurs raisons peuvent expliquer la volonté de votre banque de faire une clôture juridique : litige avec le client, compte pas assez rentable pour la banque, compte inactif et sans solde depuis plusieurs années, etc. Par contre, cette procédure ne concerne pas que les clients rencontrant des problèmes de solvabilité .

Si la banque n'est pas tenue d'expliquer ses raisons de clôture de votre compte (tout comme vous n'avez pas à le faire quand vous souhaitez clôturer votre compte), elle doit néanmoins vous prévenir suffisamment à l'avance. Ce préavis doit être de 2 mois minimum, et est fixé dans les conditions générales de votre banque. Ce délai doit permettre au client de trouver une autre banque. Il peut aussi faire valoir son droit au compte auprès de son établissement bancaire s'il prouve qu'il n'arrive pas à ouvrir un autre compte ailleurs.

La banque doit toujours informer le client par écrit de la clôture juridique du compte. Cela doit prendre la forme d'une lettre recommandée avec accusé de réception. Et c'est souvent cela qui explique les frais appliqués par la banque dans ses tarifs au niveau de la clôture juridique. Si vous êtes un client actif et sans problème très spécifique, il n'y a aucune raison que votre banque déclenche la procédure de clôture juridique. Vous pouvez donc sereinement utiliser votre compte en banque et oublier ces frais rarement appliqués dans la réalité.

Les 10 règles de l'investisseur heureux

Les 10 règles de l'investisseur heureux

Investir son argent est parfois source de stress, de déception ou d’inquiétude. Il y a pourtant quelques règles simples à respecter pour devenir un investisseur heureux et faire fructifier son argent sans se prendre la tête. Voici les 10 règles à connaitre et à respecter tout au long de sa vie d'investisseur !
  1. N’investir que l’argent dont vous n’avez pas besoin : l’investissement doit se faire progressivement et sur le long terme. Il ne faut surtout pas sacrifier les économies dont vous avez besoin pour votre train de vie quotidien ou des dépenses court terme (à moins de 3 ans).
  2. Arrêtez de regarder les cours des actions tous les jours : les marchés financiers sont capricieux, il faut savoir être patient et ne pas céder aux humeurs de foule. Avec l’investissement passif, peu importe les aléas boursiers court terme, vous visez avant tout une performance régulière sur le long terme.
  3. Soyez passif dans vos investissements : inutile de se prendre la tête à essayer de battre le marché ou à faire mieux que les millions d’experts financiers (humains ou algorithmes). Investissez dans des trackers diversifiés pour suivre des indices larges mondiaux, et laissez travailler le temps !
  4. Réduisez au maximum les frais et la fiscalité : sur le long terme, les frais peuvent amputer significativement la performance de votre portefeuille. Donc limitez les ordres de bourse, et utilisez un PEA, PEA-PME et une assurance-vie dans une banque en ligne.
  5. Achetez et vendez progressivement : inutile d’acheter ou de vendre un grand montant sur un coup de tête ou parce que vous venez d’avoir une grande somme d’argent (héritage, vente d’un bien immobilier, etc.). Vous ne ferez pas plus de plus-values à investir tout d’un coup. Au contraire, en étalant vos versements (et aussi vos ventes), vous lisserez les aléas du marché. Vous pouvez opter pour des versements réguliers tous les mois, tous les trimestres ou tous les ans : ce sont de bons rythmes d’investissements.
  6. Réinvestissez vos dividendes : les intérêts génèrent aussi des intérêts. Il faut profiter de la puissance des intérêts composés, et donc ne pas hésiter à réinvestir les dividendes que vous versent les entreprises ou les trackers.
  7. Ne cédez pas aux folies acheteuse ou vendeuse : depuis des siècles, la bourse a été marquée par des dizaines (voire centaines) bulles spéculatives et violents krachs boursiers. Pour devenir un investisseur heureux, il faut savoir s’en détacher et continuer ses investissements progressivement et passivement.
  8. N’espérez pas faire fortune rapidement : l’argent, c’est du temps, du travail et de la chance. Vous ne pourrez pas faire fortune rapidement sans énormément de travail ou de chance. Si on vous promets monts et merveilles en peu de temps à moindre effort, c’est sans aucun doute une arnaque. Soyez vigilant car cela pullule sur Internet.
  9. Profitez de votre argent : l’argent ne vaut rien tant qu’on ne l’a pas dépensé. Donc faites-vous plaisir aussi de temps en temps ! C’est certainement une des règles les plus faciles à respecter mais parfois, quand on est la tête dans le guidon de ses investissements, on oublie l’essentiel.
  10. Continuez à vous cultiver : le monde de la finance et l’économie en générale sont tellement riches, passionnants et en constante mutation, il faut toujours continuer à se cultiver et à se renseigner. C’est aussi un plaisir de mieux comprendre ses investissements, et cela permet de se mettre à jour des nouvelles opportunités.

Comment répartir son épargne entre les différents supports d'investissements ?

Apprenez à optimiser la répartition de votre épargne

Difficile de s'y retrouver parmi les nombreux livrets et supports d'investissements, et encore plus difficile de bien répartir son épargne parmi ces possibilités. Je vous donne ici quelques pistes de réflexion et astuces pour apprendre à mieux gérer votre épargne.

Quelles sont vos dépenses mensuelles et votre capacité d'épargne ?

Tout d'abord, la première question à se poser est de mesurer combien vous dépensez par mois, en tenant compte de tout. Le mieux pour cela est de faire un suivi précis de vos dépenses à l'aide soit d'une application, d'une extraction de ses comptes en format Excel ou tout simplement en notant régulièrement sur un bloc-notes ou un smartphone. L'idéal est de le faire sur un an pour bien prendre en compte toutes les dépenses exceptionnelles (impôts, régularisation énergie, assurances, etc.).

Ensuite, en comparant par rapport à vos revenus, vous en déduirez votre capacité d'épargne, c'est-à-dire le montant que vous pouvez mettre en épargne. Si vous ne pouvez pas mettre plus de 50 € par mois en moyenne, alors je pense qu'il est encore un peu tôt pour penser à répartir son épargne sur de nombreux supports d'investissements. Si vous souhaitez épargner pour l'avenir, il faut déjà commencer à maitriser ses dépenses pour pouvoir épargner au moins 50 € par mois.

Livrets A et LDDS : réserve de liquidités pour les aléas et vos dépenses court/moyen terme

Les avantages de ces livrets sont qu'ils sont totalement défiscalisés et l'argent logé est disponible à tout moment. Une règle un peu brutale consiste à avoir sur les livrets de quoi couvrir environ 6 mois de dépenses. Bien entendu, c'est à moduler en fonction de votre situation professionnelle (stabilité, risques de perte d'emploi, etc.) et aussi des dépenses exceptionnelles qui risquent d'arriver sur le court terme (moins de 2 ans) comme l'achat d'une voiture ou des travaux importants.

Personnellement, mon ménage dépense environ 6 000 € par mois. Avec deux livrets A (un pour ma conjointe et un pour moi-même), nous avons entre 30 000 et 40 000 € sur nos livrets en fonction de nos besoins court et moyen terme.

PEE/PEG et PERCO : plan d'épargne pour salariés à utiliser pour l'intéressement et la participation

Le Plan d'Epargne Entreprise (et aussi le PERCO pour celles et ceux qui ont le droit) est un excellent support d'investissement à utiliser sans hésiter pour placer son intéressement et sa participation, afin de bénéficier d'exonération d'impôts sur les revenus et aussi des abondements de l'entreprise. De plus, en fonction de votre PEE ou PERCO, vous pouvez avoir le choix pour investir dans des fonds diversifiés : actions internationales, obligations, monétaires voire parfois immobilier ou autres produits complexes.

Ainsi, le PEE et le PERCO sont d'excellents compléments en plus de l'assurance-vie et du PEA. En plus, leurs plafonds de versements ne sont pas limités, donc n'hésitez pas, si vous le pouvez, à y verser de l'argent pour toucher le maximum de l'abondement.

Assurance-vie : une épargne régulière et diversifiée, investie sur le long terme

L'assurance-vie est généralement le premier support d'épargne utilisé par les français. Ses principaux avantages sont sa fiscalité douce après 8 ans ainsi que sa fiscalité pour les héritages. De plus, l'assurance-vie permet d'investir sur des produits très variés (immobilier, fonds Euros, actions, obligations, produits diversifiés, etc.).

Sans compter l'intéressement et la participation, vous pouvez consacrer à votre assurance-vie environ 50 % de votre capacité d'épargne. Dans mon cas personnel, mon ménage épargne tous les mois 500 euros sur une assurance-vie. Cela permet ainsi de lisser les aléas du marché et d'éviter d'acheter au plus haut.

L'offre disponible d'assurance-vie est très conséquente, surtout depuis l'émergence des banques en ligne. Pour vous aider dans le choix de votre assurance-vie, vous pouvez relire ce comparatif des meilleures banques en ligne où je parle notamment des conditions de l'assurance-vie.

PEA et PEA-PME : une épargne dynamique pour prendre des risques sur le long terme

Le principal avantage du PEA (et aussi du PEA-PME) est sa fiscalité très avantageuse. En adoptant une stratégie d'investissement passif à base de trackers diversifiés, vous obtiendrez un excellent rendement de votre épargne sur le long terme, en investissant progressivement. Pour le PEA-PME, la gestion est un peu plus difficile mais reste accessible à un particulier.

De même que pour l'assurance-vie, vous pouvez y consacrer environ 50 % de votre capacité d'épargne (en excluant la participation et l'intéressement comme revenus qui iront dans votre PEE). Par contre, contrairement à l'assurance-vie, les frais de courtage font qu'il est plus intéressant de faire des achats à un montant plus élevé. Ainsi personnellement, j'investis tous les 3 mois environ 1 500 € dans mon PEA pour amortir les frais de courtage.

Pour vous aider à bien choisir votre courtier ou votre banque pour ouvrir votre PEA et PEA-PME, je vous invite à lire ce comparatif détaillée des meilleures offres de PEA en ligne (Fortuneo, Bourse Direct, BforBank, Binck, Monabanq, etc.).

Et les autres supports d'investissements ?

Sans entrer dans les détails (cela fera l'objet d'un prochain article), aucun des autres supports d'investissement n'est convaincant selon moi (parmi les PEL, supers livrets, comptes-titres, assurance-décès, etc.). Ils n'apportent aucun avantage intéressant. En effet, soit la performance moyen/long terme est mauvaise, soit la fiscalité y est trop lourde, soit les 2 !

Je suis convaincu qu'avec le Livret A, le LDDS, l'assurance-vie, le PEA et éventuellement un PEE, on peut largement investir et très bien valoriser son épargne pour le court/moyen/long terme. Et ils sont même suffisants pour devenir rentier au bout de plusieurs années/décennies si votre capacité d'épargne est importante (plus de 2 000 euros par mois).

Tous les supports d'investissements ne se valent pas !

Compte-épargne temps : un excellent placement original et méconnu

Le temps, c'est de l'argent !

Si vous êtes salarié et que vous pouvez bénéficier d’un dispositif de compte-épargne temps (souvent appelé CET), vous avez certainement grand intérêt à en profiter. De manière générale, l'épargne salariale représente un dispositif d'épargne très avantageux, malheureusement trop méconnu et mal exploité en France.

En effet, ce dispositif est encore trop peu connu mais il permet de se constituer une épargne avec un très bon rendement et sans risque. Le principe est plutôt simple : vous placez des jours de congés ou des jours de RTT dans ce compte-épargne au lieu de les utiliser, cela vous fera un peu moins de vacances dans l’année mais ces jours placés seront ensuite valorisés en argent.

Une valorisation des jours placés sur la base du salaire de sortie

Le principal avantage du compte-épargne temps est que ces jours investis sont valorisés au salaire de sortie. Ainsi, si vous placez l’équivalent d’un jour de salaire aujourd’hui, au moment où vous le sortirez, vous gagnerez au moins l’équivalent de toutes vos augmentations comme plus-values. Dans la plupart des grandes entreprises françaises, vous pouvez espérer une augmentation au moins égale à l’inflation. Et si vous comptez avoir quelques promotions dans votre parcours professionnel, alors vous pouvez gagner beaucoup sur le long terme.

Au-delà de ce rendement basé sur vos augmentations, souvent l’entreprise met en place des dispositifs d’abondement ou de bonus (notamment si le compte épargne temps est liquidé proche de la retraite). Il n'est pas rare d'avoir des abondements allant jusqu'à 50 % sous certaines conditions, offrant ainsi une plus-value assurée que vous aurez du mal à trouver ailleurs.

Ces jours placés sont donc des investissements sûrs et sans risque, dont la valeur augmente comme votre salaire : je vous mets au défi de trouver un meilleur équivalent sans risque ailleurs !

Possibilité de transfert sur le PEE ou PERCO pour éviter l'impôt sur les revenus

Il est souvent possible de transférer les jours accumulés dans son CET vers le PEE (Plan Epargne Entreprise) ou le PERCO (Plan Epargne Retraite COllectif) suivant les mêmes règles de valorisation. Le principal avantage de ce mécanisme est que l'argent issu de la clôture du PEE ou PERCO n'est pas soumis à l'impôt sur les revenus. Je vous rappelle qu'il existe de nombreux cas possibles pour débloquer de manière anticipée son PEE (naissance du troisième enfant, achat ou agrandissement de sa résidence principale, cessation du contrat de travail, etc.) et aussi pour le PERCO même si ce dispositif est plus rigide (achat de sa résidence principale ou expiration des droits au chômage).

Le transfert vers le PEE ou PERCO vous permet de gagner sur l'impôt sur les revenus mais par contre, vous placerez l'argent sur des fonds financiers, avec un certain couple de rendement et de risques. C'est donc à vous de voir si cela en vaut la peine ou si les hausses de vos salaires ne sont pas plus profitables.

En résumé, si vous pouvez vous passer de quelques jours de congés, le compte-épargne temps possède un couple risque/rendement très intéressant, et c'est un excellent moyen d’épargner sur le long terme en complément des investissements classiques. Ce dispositif reste malheureusement encore trop peu connu... Et son principal inconvénient, qui est plutôt un frein psychologique, c'est que placer des jours dans votre CET diminuera évidemment votre nombre de jours de repos !