En France, la moitié des foyers fiscaux paient l'impôt sur les revenus. Sur cette moitié, je pense que la totalité aimerait bien en payer moins s'ils pouvaient (même si, bien entendu, les impôts ont une utilité incontestable !). La France fait partie des pays où les niches fiscales sont abondantes. Mais encore faut-il les connaitre et savoir les utiliser. Ce billet n'est pas exhaustif mais vous présente les principales solutions pour réduire vos impôts sur les revenus si vous êtes un particulier, avec un regard critique sur certaines méthodes pas forcément gagnantes sur le long terme...
Bien entendu, les niches fiscales sont à utiliser uniquement si vous payez l'impôt sur les revenus de manière significative et régulière. Si vous faites partie des ménages qui ne paient pas l'impôt sur les revenus, inutile de défiscaliser, évidemment.
Les meilleurs méthodes pour réduire ses impôts en 2020
Parmi les nombreuses niches fiscales, voici celles qui me semblent les plus intéressantes pour un particulier. Selon moi, une niche fiscale présente un intérêt si elle ne fait pas courir un risque trop important à l'épargnant par rapport au gain espéré.PEE et PERCO : pas d'impôts sur les revenus sur vos primes d'intéressement et de participation (après 5 ans)
Si vous avez le chance de pouvoir investir vos primes d'intéressement et de participation au sein d'un PEE (Plan d'Epargne Entreprise) ou un PERCO (Plan d'Epargne Retraite COllectif), c'est de loin la meilleure solution pour défiscaliser. La plupart des grandes entreprises proposent un PEE et un PERCO à ses salariés, mais pourtant, tout le monde n'en profite pas (souvent par méconnaissance ou à cause d'une gestion trop court-termiste de l'épargne).La défiscalisation avec le PEE et PERCO fonctionne de la manière suivante : si vous placez votre intéressement ou votre participation dans votre PEE ou PERCO, alors cet intéressement ou cette participation sera totalement exonérée d'impôt sur les revenus. Et au moment où vous sortirez l'argent de votre PEE ou PERCO, vous n'aurez pas non plus d'impôts sur les revenus à payer sur ces sommes. Seuls les prélèvements sociaux (17,2 % aujourd'hui) sont dus pour l'intéressement et la participation (ainsi que sur les éventuelles plus-values que vous réaliserez lors de votre investissement dans le PEE ou PERCO).
Exemple : si vous touchez une prime de participation de 1 000 euros, si votre tranche d'imposition marginale est de 30 %, et si vous souhaitez toucher votre participation avec votre salaire, alors vous allez devoir payer 300 euros d'impôts ainsi que 172 euros de prélèvements sociaux. Mais si vous investissez ces 1 000 euros dans votre PEE, vous ne paierez que les 172 euros de prélèvements sociaux. Au moment du déblocage de ces 1 000 euros de votre PEE, vous n'aurez pas d'impôts sur les revenus à payer, juste les prélèvements sociaux sur les éventuelles plus-values réalisées.
Le seul inconvénient de cette méthode est qu'il faut avoir accès à un PEE et PERCO. Ses dispositifs sont réservés aux salariés (CDD ou CDI) d'entreprises qui proposent ces dispositifs, sous certaines conditions, et qui versent bien entendu de l'intéressement et de la participation. De plus, dans la plupart des cas, l'entreprise propose aussi des abondements qui vous permettent de maximiser encore plus les gains. Les abondements sont des bonus offerts par l'entreprise : si vous versez une certaine somme dans votre PEE ou PERCO, et sous certaines conditions, l'entreprise peut encore abonder (c'est-à-dire augmenter) cette somme gratuitement. C'est un avantage très important, à ne surtout pas négliger !
Le nouveau PER : réduire temporairement ses revenus imposables jusqu'au moment de la sortie de l'argent
Le nouveau Plan Epargne Retraite (PER) vous permet de déduire de vos déclarations de revenus toutes les sommes versées sur ce plan d'épargne. Si vous payez l'impôt sur les revenus, alors mécaniquement, vous allez en payer moins en investissant dans le PER. Attention toutefois : quand vous sortirez de l'argent de votre PER, vous serez soumis à l'impôt sur les revenus. Il faut donc espérer que d'ici votre retraite, votre tranche d'imposition ait baissé. La déduction des plafonds est limitée par le maximum entre 10 % de vos revenus et 4 052 euros en 2019.Exemple : si vous déclarez 50 000 euros de revenus annuels et que vous placez 2 000 euros dans votre PER, alors vous ne serez imposés que sur 48 000 euros. Mécaniquement, cela baissera votre impôt sur les revenus. Par contre, lorsque vous ressortirez ces 2 000 euros investis lors de votre retraite, vous paierez alors l'impôt sur les revenus sur ces 2 000 euros, en fonction de votre tranche d'imposition marginale au moment de ce retrait.
Pour plus d'informations sur le nouveau PER, vous pouvez lire mon billet à ce sujet.
PEA et PEA-PME : pas d'impôts sur les revenus sur vos plus-values (après 5 ans)
Le PEA et le PEA-PME sont des niches fiscales dans le sens où les plus-values générées au sein de ces plans d'épargne ne sont pas soumises à l'impôt sur les revenus, si vous respectez les conditions d'ancienneté (contrat de plus de 5 ans). Par contre, les plus-values restent soumises aux prélèvements sociaux (17,2 % aujourd'hui) au moment du retrait de l'argent. Attention, contrairement à un versement dans un PER ou dans un fonds de type SOFICA ou FIP, placer de l'argent dans un PEA ou un PEA-PME ne réduira pas votre impôt sur les revenus immédiatement. En effet, c'est une niche niscale uniquement pour les plus-values futures qui seront générées au sein du PEA ou PEA-PME.Exemple : si vous déclarez 50 000 euros de revenus et que vous décidez de verser 10 000 euros dans un PEA, cela ne change rien ni à votre déclaration de revenus, ni à votre imposition. Par contre, si dans 5 ans, les 10 000 euros investis valent désormais 15 000 euros et que vous décidez de retirer ces 15 000 euros, alors vous ne paierez que les prélèvements sociaux (17,2 %) sur les 5 000 euros de plus-values, soit 860 euros. Si vous aviez utilisez un compte-titres au lieu d'un PEA, vous auriez eu à payer les prélèvements sociaux et aussi l'impôt sur les revenus, sur ces 5 000 euros de plus-values. Si vous êtes dans la tranche marginale d'imposition à 30 %, cela vous ferait au total 2 360 euros (soit 1 500 euros d'impôts et de prélèvements sociaux de plus qu'un PEA !).
Avant d'ouvrir un PEA ou un PEA-PME, je vous invite à lire mon comparatif détaillé de toutes les offres disponibles les plus compétitives afin de trouver le courtier ou la banque en ligne qui vous convient le mieux.
Assurance-vie : quasiment pas d'impôts ni de prélèvements sociaux sur vos plus-values (après 8 ans)
Tout comme le PEA et PEA-PME, l'assurance-vie offre une niche fiscale très intéressante pour les plus-values générées, à condition de respecter une ancienneté du contrat d'au moins 8 ans pour avoir les meilleurs avantages fiscaux. En effet, dès que votre contrat a au moins 8 ans (et peu importe le versement initial), lorsque vous retirez de l'argent, les éventuelles plus-values gagnées sont soumises au prélèvement forfaitaire de 7,5 % (au lieu d'entrer dans l'impôt sur les revenus) et aux prélèvements sociaux de 17,2 %, soit un taux global de 24,7 %. Et il y a aussi un avantage loin d'être négligeable : un abattement de 4 600 euros pour une personne seule ou 9 200 euros pour un couple (marié ou pacsé) sur les plus-values. Autrement dit : si vous retirez une somme d'argent dont les intérêts n'excèdent pas 4 600 euros (ou 9 200 euros selon votre situation), alors vous ne paierez aucun impôt ni prélèvements sociaux !Ainsi, même si le taux global (24,7 %) peut paraitre moins avantageux que le PEA ou PEA-PME (17,2 %), grâce à cet abattement qui s'applique uniquement sur les plus-values (et non sur la somme totale retirée), l'assurance-vie s'avère être encore plus avantageuse fiscalement que le PEA dans de nombreux cas !
Exemple : si vous déclarez 50 000 euros de revenus et que vous décidez de verser 10 000 euros dans un PEA, cela ne change rien ni à votre déclaration de revenus, ni à votre imposition. Par contre, si dans 8 ans, les 10 000 euros investis valent désormais 15 000 euros et que vous décidez de retirer ces 15 000 euros, alors vous ne paierez que 24,7 % sur 400 euros (5 000 euros de plus-values moins 4 600 euros d'abattement), soit 98,8 euros (761 euros de moins que dans un PEA !).
Petite subtilité : si vous retirez plus de 150 000 euros, vous serez imposés au taux global de 30 %. Mais sauf si vous êtes très riche, il n'y a aucun intérêt à sortir autant d'argent d'un coup. Vous l'aurez compris : avec l'assurance-vie, il est important de prendre date rapidement puis de retirer son argent de manière lissée dans le temps pour profiter au maximum de l'abattement fiscal, et ainsi ne payer quasiment pas d'impôts !
L'autre avantage de l'assurance-vie réside aussi dans sa fiscalité très douce pour les successions : sans entrer dans tous les détails et situations possibles, transmettre un patrimoine via une assurance-vie vous permettra d'éviter d'importants impôts sur l'héritage (appelé droits de succession).
La LMNP en frais réel : l'investissement locatif à très faible imposition
L'investissement locatif fait partie des investissements les plus complexes et chronophages à gérer. Néanmoins, cela peut s'avérer très rentable à long terme et cela peut vous permettre d'avoir une rente non négligeable au bout de quelques années ou dizaines d'années. Si vous avez un PEA et une assurance-vie déjà bien garnies et dynamiques, ainsi qu'une épargne de précaution suffisante, je vous conseille vivement de vous informer puis de vous lancer dans l'investissement locatif dès que vous avez un apport d'au moins 20 000 euros et une bonne situation personnelle (afin d'avoir un prêt et une assurance aux tarifs avantageux, et de pouvoir acheter un bien immobilier cher mais plus rentable). Dès que j'aurais le temps, je compte écrire un long billet sur ce type d'investissement qui séduit chaque année de nombreux français.Dans l'investissement locatif, il existe de très nombreuses manières de déclarer ses revenus locatifs : en location nue, en BIC ou micro-BIC, en LMP ou LMNP (Location Meublée Non Professionnelle), etc. Sans entrer dans les nombreux détails complexes de toutes ces situations, sachez que le meilleur régime fiscal pour l'investissement locatif est le LMNP en frais réels, dans 95 % des cas (pour ne pas dire quasiment tout le temps). Mais cela nécessite souvent de passer par un expert-comptable et surtout de se renseigner. Je vous prépare quelques articles à ce sujet pour cette année.
La LMNP en frais réel est une niche fiscale dans le sens où vous allez déduire énormément de frais sur vos revenus locatifs, et vous serez donc très peu imposé sur ces nouveaux revenus. En optimisant à l'aide d'un expert-comptable, il est même possible d'auto-financer complètement votre bien immobilier grâce aux amortissements fonciers. Par contre, tout comme le PEA ou l'assurance-vie, ce type d'investissement ne réduira pas directement votre assiette de revenus classiques sur laquelle vous êtes imposé.
Faire des travaux de rénovation et de transition énergétique
Les incitations fiscales pour les travaux de rénovation et de transition énergétique deviennent de plus en plus compliquées à suivre, au fil des évolutions de la loi et des volontés du gouvernement. Dès le 1er janvier 2021, le Crédit d'Impôt pour la Transition Energétique va être entièrement remplacée par une prime appelée Ma Prime Rénov.A partir de 2021, Ma Prime Rénov devrait, normalement, être accessible à tous sauf aux 20 % de ménages les plus aisés. Elle sera versée, dans la limite de 20 000 euros, par l'Agence nationale de l'habitat, si vous faites des travaux de rénovation énergétique comme l'installation d'un chauffe-eau solaire, d'une pompe à chaleur ou encore l'isolation des murs de sa maison. Le pourcentage pris en charge par l'Etat peut aller jusqu'à 90 % en fonction de nombreux critères (maison ou appartement, revenus, etc.). Pour en savoir plus sur ce dispositif, je vous invite à regarder le site officiel du gouvernement de cette aide fiscale. J'essaierai de faire cette année un billet sur cette niche fiscale créée pour inciter les citoyens à rénover écologiquement leur habitat.
Louer une partie de son logement principal
Si vous possédez une grande propriété, il est possible de louer une partie de votre logement principal et d'être exonéré d'impôts et de prélèvements sociaux sur les loyers perçus. Mais cela doit se faire sous plusieurs conditions :- Votre location est la résidence principale de votre locataire, ou alors il s'agit d'une location pour un emploi saisonnier.
- La surface louée doit être supérieure à 9 m², et le volume supérieur à 20 mètres cubes.
- Le locataire doit pouvoir accéder à la cuisine, à la salle de bain et aux toilettes.
- Le loyer annuel ne doit pas excéder un certain montant, en fonction de votre zone géographique. Pour info : en 2019, pour l'Ile-de-France, le loyer annuel ne devait pas excéder 187 euros le m² (ce qui est très bas en Ile-de-France).
- Le logement doit respecter des critères de décence pour y vivre, avec un équipement en bon état, des prises électriques aux normes, etc.
Cette méthode de défiscalisation peut être intéressante si vous avez une très grande résidence principale, et que vous souhaitez accueillir de temps en temps des locataires exercent un emploi saisonnier. Avec cette fiscalité plus douce, cela peut être plus avantageux qu'une location classique en régime micro-BIC, notamment pour des petites surfaces louées où il est plus difficile de trouver de la clientèle.
GFF (Groupement Foncier Forestier) : investir dans les forêts pour défiscaliser
Les GFF sont des sociétés civiles qui ont pour objectif de gérer, améliorer ou conserver des zones forestières. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, la filière du bois et des forêts reste relativement bien dynamique en France. Ces placements dans des GFF rapportent en moyennes 2 % par an en rendement net, grâce à la revalorisation régulière des prix des surfaces forestières.Investir dans un GFF vous permettra de déduire 25 % de votre investissement de vos revenus. La contrainte est qu'il faut conserver ses parts durant au moins 5,5 ans pour profiter de l'avantage fiscal.
Exemple : si vous investissez 4 000 euros dans un GFF, et que vous payez normalement 3 000 euros d'impôts sur les revenus, alors vous n'aurez plus qu'à payer 2 000 euros grâce à une réduction de 1 000 euros. Ce n'est pas un crédit d'impôt, donc l'éventuel surplus de défiscalisation n'est pas reportable sur l'année suivante.
Là encore, j'ai prévu de vous faire un billet sous forme de tutoriel pour expliquer comment investir dans les GFF pour réduire ses impôts. En effet, ce n'est pas si simple quand on débute, et il peut y avoir beaucoup d'arnaques sur Internet à ce sujet.
Employer une personne à domicile ou une assistante maternelle
C'est certainement une des niches fiscales les plus utilisées en France : l'emploi à domicile. En effet, si vous embaucher une personne pour des cours à domicile, de la garde d'enfants (à domicile ou non), des travaux de jardinage, des prestations de ménage ou même de l'assistance informatique, alors vous pouvez bénéficier d'un crédit d'impôts.En effet, la moitié des dépenses en emploi à domicile vous est remboursée sous forme de crédit d'impôts, c'est-à-dire comme une réduction directe de votre impôt sur les revenus. Et si vous ne payez pas ou pas assez d'impôt cette année-là, le crédit d'impôt est reporté à l'année suivante, et ainsi de suite. C'est le principe du crédit d'impôts (au contraire de la réduction d'impôt qui n'est pas reconductible).
Le plafond des dépenses varie en fonction de l'activité payée. Il est parfois très faible comme c'est le cas des assistantes maternelles à seulement 2 300 euros par enfant. De plus, le plafond total de dépenses est de 12 000 euros par an donc avec un crédit d'impôt à 50 %, cela revient à 6 000 euros maximum par an en crédit d'impôts.
Exemple : si vous avez payé une assistante maternelle pour 2 000 euros, alors vous avez un crédit d'impôts de 1 000 euros, qui sera utilisé pour réduire vos impôts cette année ou bien la partie non utilisé du crédit sera reportée l'année prochaine.
Dons caritatifs : offrir son argent plutôt que de le donner aux impôts
Dans les bonnes solutions pour défiscaliser, je souhaitais terminer par une méthode qui n'en est pas vraiment une : la philanthropie au travers les dons à des associations ou des organismes d'intérêt général. Ce n'est pas une méthode de défiscalisation dans le sens où l'argent donné aux associations n'est pas un investissement. Mais vous aurez droit néanmoins à une réduction d'impôt (et non un crédit, donc non reportable sur les années suivantes) plafonné à 20 % des revenus imposables.Exemple : si vous déclarez 50 000 euros de revenus imposables et que vous avez fait des dons à hauteur de 100 euros dans l'année à une association d'aide aux personnes en difficulté, alors vous aurez le droit à une réduction directe d'impôt de 75 euros. Si vous donnez plus, vous ne pourrez pas dépasser une réduction totale de 10 000 euros.
Même si les dons ne sont pas des investissements et que donner vous fera forcément perdre de l'argent par rapport à une situation où vous ne donnez rien (peu importe votre imposition), les dons philanthropiques, c'est aussi investir dans l'humanité et notre avenir ! Alors n'hésitez pas, il n'existe pas de petite générosité !
Les méthodes risquées à éviter pour réduire ses impôts en 2020
Il existe encore plein d'autres solutions pour défiscaliser ou niches fiscales. Néanmoins, toutes ne sont pas bonnes à prendre. En effet, certaines présentent des risques trop élevés pour l'investisseur : à quoi bon payer moins d'impôt si l'argent économisé est perdu dans un investissement fortement perdant par rapport à un autre investissement plus classique...Loi Pinel : attention aux contraintes et aux mauvaises affaires maquillées
Il existe un lobbying très fort pour promouvoir les dispositifs dans l'immobilier défiscalisant comme la loi Scellier, la loi Duflot ou encore récemment la loi Pinel. En fait, beaucoup de professionnels sont gagnants avec ces dispositifs : promoteurs immobiliers, agents immobiliers, conseillers fiscaux, etc.Malheureusement, c'est très rarement intéressant pour les particuliers investisseurs qui sont, hélas, trop nombreux à se laisser piéger par l'attrait de l'immobilier et de la défiscalisation.
En effet, le dispositif aurait pu être intéressant mais il existe beaucoup d'inconvénients très peu mis en avant :
- Le bien immobilier est parfois dans des zones peu attractives, avec une faible croissance des prix de l'immobilier.
- Souvent, les biens éligibles au dispositif Pinel ont une sur-prime de quelques pourcents, soit plusieurs milliers d'euros.
- Les loyers sont encadrés et le logement doit être loué nu (non meublé) pendant au moins 6 ans en tant que résidence principale pour les locataires. Cela peut être contraignant pour trouver facilement des locataires.
- Enfin et surtout : les intermédiaires qui vous aident à acquérir et gérer un bien en dispositif Pinel vont prendre une importante commission de plusieurs millieurs d'euros aussi.
- Au final, vous allez payer un bien immobilier plus cher pour le louer moins, et en payant beaucoup de frais à vos intermédiaires qui vous font miroiter une prétendue belle affaire.
Investir dans les DROM-COM (ex-DOM-TOM) via le Girardin Industriel : intéressant si la société ne fait pas faillite
Si vous souhaitez financer des moyens industriels ou agricoles de sociétés implantées dans les DROM-COM (ex-DOM-TOM), alors vous pouvez obtenir une réduction importante de vos impôts. Investir suivant le dispositif Girardin Industriel est toujours à fonds perdus : tout l'argent investi sera perdu, et vous n'aurez aucun rendement ni dividende. Par contre, le gain se fait sur la réduction d'impôt qui peut être supérieure au montant investi. Le pourcentage varie entre 110 et 120 % en fonction des produits sur lesquels vous avez investi.Attention toutefois : le principal risque est le risque que l'administration fiscale conteste votre niche fiscale, notamment en cas de faillite de l'exploitant sous les 5 ans. Et dans ce cas, vous aurez à rembourser le gain fiscal, et vous aurez en plus perdu l'intégralité de votre placement dans la société ! Il faut donc absolument passer par des intermédiaires très sérieux et fiables, apportant des garanties, sous peine d'avoir de mauvaises surprises par la suite. De plus, le ticket d'entrée est parfois très élevé donc cela en vaut la peine uniquement si vous payez beaucoup d'impôt. La réduction d'impôt n'est pas reconductible d'année en année contrairement à un crédit d'impôt.
Aujourd'hui, je manque encore de recul pour vous conseiller un bon intermédiaire pour être sûr que votre défiscalisation sera validée dans toutes les situations, et dans le temps. Si vous avez des informations ou des conseils, n'hésitez pas à les partager dans les commentaires.
Exemple : si vous investissez 10 000 euros dans un financement éligible au Girardin Industriel, alors vous pouvez réduire votre impôt sur les revenus de 11 000 euros (voire 12 000 euros dans certains cas). Attention : l'entreprise doit être toujours existante dans les 5 années à venir, et il faut être certain que ce financement entre bien dans le cadre du dispositif Girardin Industriel.
Pour info : le dispositif Girardin Industriel permet de dépasser le plafond des niches fiscales de 10 000 euros de réduction d'impôts pour aller jusqu'à 18 000 euros maximum (donc si vous avez atteint votre plafond, vous pouvez encore gratter 8 000 euros avec le Girardin Industriel).
FIP (Fonds d'Investissement de Proximité) ou FCPI (Fonds Commun de Placement dans l'Innovation) : risqué et peu liquide
Les FIP sont des fonds qui investissent au moins 70 % de l'argent dans des PME situées dans des régions limitrophes. Les FCPI sont des fonds qui investissent au moins 70 % de l'argent dans des PME innovantes. En investissant dans un FIP ou un FCPI, vous pouvez réduire vos impôts sur le revenu de 25 % du montant total investi. La réduction d'impôt n'est pas un crédit d'impôt (donc si vous réduisez au-delà de votre montant total d'impôts à payer cette année, le surplus de réduction n'est pas reporté l'année suivante). De plus, cette réduction est plafonnée à 3 000 euros pour un célibataire, et le double pour un couple.Exemple : si vous investissez 12 000 euros dans un FIP et que vous payez 3 500 euros d'impôts sur les revenus, alors vous n'aurez plus qu'à payer 500 euros d'impôts, soit 3 000 euros d'économie. Pour que l'opération soit gagnante, il faudrait que vous arriviez à vendre vos parts dans le FIP à au moins 9 000 euros, tous les frais compris.
Derrière cet attrait fiscal se cache la dure réalité : vous êtes obligé de garder vos parts durant 5 ans minimum, et ces produits sont souvent très risqués avec des frais importants et un ticket d'entrée élevé. Le bonus offert de 25 % est loin de compenser l'importante prise de risques. De plus, ces parts sont peu liquides, c'est-à-dire que vous aurez du mal à les revendre à un acheteur. Vous pouvez finir coincé avec votre investissement qui ne vous rapporte que très peu de dividendes, sans pouvoir revendre pendant longtemps. C'est pourquoi je vous déconseille cette méthode de défiscalisation, sauf si vous avez une confiance absolue dans le FIP (ou FCPI) et votre intermédiaire financier.
Investir en direct dans des PME non cotées : très peu liquide, à vos risques et périls
Tout comme les placements dans des FIP ou FCPI, il est possible de réduire ses impôts de 25 % du montant investi dans des PME non cotées via l'achat de parts en nominatif. Pour comprendre la notion de nominatif en actionnariat, je vous invite à relire mon article sur les clubs d'actionnaires.Exemple : si vous investissez 10 000 euros dans une PME non côtées qui cherche à lever des fonds, et que vous payez normalement 4 000 euros d'impôts, alors vous n'aurez plus qu'à payer 1 500 euros d'impôts, soit une économie de 2 500 euros (25 % de 10 000 euros).
Une fois encore, la réussite de cette solution de défiscalisation reposera entièrement sur la solidité des PME choisies, et votre capacité à vendre vos parts après 5 ans. Je vous rappelle que lorsqu'une société fait faillite, alors les actionnaires perdent la totalité de leurs investissements. De plus, les parts d'une société non cotée sont très difficile à revendre, vous devrez trouver un acheteur directement et vous accorder sur le prix de vente. Ce n'est pas comme acheter et vendre sur le marché Euronext en quelques secondes...
SOFICA (SOciétés de Financement de l'Industrie Cinématographique et Audiovisuel) : rarement rentable et peu liquide
Investir dans les SOFICA vous permet de financer des oeuvres cinématographiques et télévisuelles qui ont du mal à trouver des fonds. Il faut être réaliste : ce genre de placement est très rarement, voire jamais rentable. Néanmoins, si vous souhaitez soutenir la culture et les oeuvres cinématographiques à tout prix, vous pouvez aussi en profiter pour défiscaliser et limiter la perte. En fonction des fonds, vous pouvez obtenir une réduction d'impôt allant jusqu'à 48 % du montant total investi.Exemple : si vous investissez 10 000 euros dans une SOFICA éligible à une réduction d'impôt de 40 %, et que vous payez 4 000 euros, alors vous n'aurez aucun impôt à payer cette année ! Par contre, rien n'est garanti concernant vos 10 000 euros investis...
Là encore, les parts dans les SOFICA sont très peu liquides : il n'y a pas beaucoup d'acheteurs sur le marché, donc vous aurez du mal à revendre vos actions dans ces sociétés. Préparez-vous à devoir les garder longtemps, et donc d'avoir tout votre investissement immobilisé pendant de longues années... Tout comme le Girardin Industriel, avec l'investissement dans les SOFICA, vous pouvez dépasser le plafond des niches fiscales pour aller jusqu'à 18 000 euros de réduction d'impôts.
Conclusion
Les possibilités pour réduire vos impôts ne manquent pas en France. Attention toutefois au plafonnement global des niches fiscales : vous ne pouvez pas réduire de plus de 10 000 euros votre impôt sur les revenus. Il existe cependant des exceptions (cela serait trop simple sinon, merci la fiscalité française) qui permettent de dépasser ce plafond pour certains investissements (par exemple pour les SOFICA où on peut aller jusqu'à 18 000 euros).Dans tous les cas, n'oubliez pas qu'investir ne doit pas être fait uniquement pour défiscaliser mais aussi pour faire fructifier intelligemment son argent. Il est inutile de gagner sur ses impôts pour tout perdre dans son investissement. Restez toujours prudents face aux soi-disant experts et conseillers qui sont surtout là pour vous vendre leurs produits et toucher des commissions... Les particuliers qui payent beaucoup d'impôts tombent encore trop souvent dans le piège de la défiscalisation à tout-va. Ne vous laissez pas séduire aveuglément !
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