Comment épargner pour ses enfants ?

Epargner et investir de l'argent pour ses enfants est une excellente idée pour transmettre une partie de son patrimoine sans payer de frais de succession. Aujourd'hui, les banques proposent de nombreux dispositifs d'épargne pour les jeunes mais après analyse, très peu s'avèrent intéressants. Par ordre de préférence, les meilleurs moyens d'épargner pour ses enfants restent à ce jour l'assurance-vie sans hésitation, éventuellement le Livret Jeune pour de l'épargne immédiate et le PEL depuis la baisse des taux d'intérêt du Livret A.

Investissez le plus tôt pour vos enfants, vous ne le regretterez pas dans 20 ans !

Si vous en avez les moyens, je vous conseille très fortement de mettre de l'argent de côté régulièrement, dès la naissance de vos enfants, pour leur constituer petit à petit une épargne qui leur sera très utile au moment de la majorité, des éventuelles études supérieures et de la prise d'indépendance. Epargnez chaque année pour ses enfants a deux principaux avantages : vous pouvez investir cet argent pour du long terme (donc cela vous génèrera d'importantes plus-values à la fin), et vous étalerez vos investissements dans le temps afin de lisser les aléas boursiers. Je vous rappelle que l'investissement progressif est une excellente pratique sur le long terme.

Aujourd'hui, les banques font le maximum pour capter les clients le plus tôt possible, et proposent des plans d'épargne très alléchants pour capter l'épargne des enfants. Néanmoins, à ma connaissance, je n'ai trouvé aucun dispositif intéressant parmi les offres proposées par les banques à cause de l'impact important de la fiscalité : sur tous les livrets non réglementés, vous aurez à payer les prélèvements sociaux (17,2 %) et l'impôts sur les revenus (cela dépend de votre tranche d'imposition marginale). Il est possible d'opter pour la flat tax ou prélèvement forfaitaire unique, aujourd'hui à 30 %, incluant les prélèvements sociaux.

Passons en revue les différents dispositifs d'épargne accessible dès la naissance ou quelques années après, du plus intéressant au moins intéressant.

Assurance-vie (dès la naissance) : le meilleur dispositif à conditions de bien choisir sa banque ou son assureur

L'assurance-vie reste, aujourd'hui, le moyen incontournable pour épargner et faire fructifier son argent, dès la naissance. En effet, la fiscalité est très avantageuse pour les sorties d'argent après 8 ans. En effet, pour tout montant retiré, vous ne paierez pas d'impôts sur les revenus si, sur le montant retiré, les plus-values sont inférieures à 4 600 euros par personne ou 9 200 euros pour un couple (mais vous paierez les prélèvements sociaux). Au-delà de cet abattement, en 2020, vous paierez sur les plus-values, le prélèvement forfaitaire unique (ou flat tax) de 24,7 % (voire 17,2 % si vous ne payez pas d'impôts sur les revenus).

La première question à se poser avant d'ouvrir une assurance-vie pour son enfant est le choix de la banque ou de l'assureur. Pour cela, je vous invite à lire mon comparatif des meilleures banques en ligne. Selon moi, il est préférable de passer par un service en ligne car les frais sont très significativement plus faibles que chez les banques traditionnelles qui ponctionnent énormément d'argent sur le long terme. Je vous conseille sans hésiter Fortuneo, et vous pouvez utiliser mon code parrain 12644522 pour obtenir jusqu'à 150 euros gratuitement (contre 110 euros habituellement sans parrain). Linxea est aussi un assureur en ligne très réputé et extrêmement compétitif, souvent recommandé. Cet assureur propose les mêmes fonds en euros très performant que Fortuneo.

Ensuite, vous avez le choix entre une gestion pilotée par la banque, ou bien une gestion libre où c'est vous qui décidez à chaque versement dans quels fonds investir. Ne vous laissez pas séduire aveuglément par la gestion pilotée qui vous coûtera bien plus chère sur le long terme et sans aucune garantie de meilleure performance. En gestion libre, vous pouvez largement faire aussi bien qu'une gestion pilotée, les frais en moins. Pour choisir librement vos fonds pour investir, je vous conseille mon article sur les meilleurs fonds éligibles à l'assurance-vie Fortuneo. Cela vous donnera une idée plus générale sur comment investir et diversifier son argent.

Puis, il faut se poser la question des versements d'argent et de leur fréquence. Je vous invite à relire mon billet sur l'investissement progressif et je vous conseille d'appliquer ces règles afin de ne pas vous prendre la tête sur quand acheter, quand vendre, etc. Les marchés sont capricieux et imprévisibles, c'est le principe même de la bourse. Acheter et vendre au fil de l'eau, de manière étalée dans le temps, vous permettra de lisser les aléas et réduire ces risques.

Livret Jeune (à partir de 12 ans et jusqu'à 25 ans) : un bon plan d'argent disponible mais très limité

Le Livret Jeune est un des placements les plus mis en avant par les banques pour permettre aux parents d'épargner pour leurs enfants. Contrairement au Livret A ou LDDS, son taux n'est pas réglementé mais toutes les banques proposent généralement un taux très attractif pour attirer la jeune clientèle. Chez la BNP par exemple, le Livret Jeune offre un rendement net de 1,25 % contre 0,5 % pour le Livret A. De plus, comme le Livret A, le Livret Jeune est totalement exonéré d'impôts ou de prélèvements sociaux.

Malheureusement, le Livret Jeune n'est accessible qu'à partir de son douzième anniversaire. De plus, le plafond est limité à 1 600 euros seulement. C'est le principal inconvénient de ce livret défiscalisé. L'idée est donc de mettre l'argent sur un Livret A en attendant les 12 ans, puis transférer 1 600 euros vers le Livret Jeune dès le douzième anniversaire de l'enfant.

A titre de comparaison, 1 600 euros placés dans un Livret Jeune à un taux de 1,25 % entre 12 et 25 ans rapportera 173 euros de plus que cette même somme placée dans un Livret A sur la même durée. Ce n'est pas énorme, mais c'est toujours ça de pris...

PEL ou Plan Epargne Logement (dès la naissance) : des contraintes mais un rendement désormais meilleur que le Livret A

L'heure de gloire du Plan Epargne Logement (ou PEL) est passée depuis longtemps... En effet, depuis la baisse drastique et durable des taux d'emprunt, le droit à l'emprunt à un taux privilégié n'est plus du tout intéressant (2,2 % sur 2 à 15 ans alors que vous pouvez largement emprunter à 1 % sur cette période). Ce droit à l'emprunt est disponible sous conditions, après 4 ans d'épargne et n'est absolument pas une obligation.

Néanmoins, depuis la baisse du taux du Livret A et du LDDS à 0,5 %, le rendement du PEL redevient intéressant. En effet, il est aujourd'hui de 1 % brut, soumis ensuite aux prélèvements sociaux (17,2 %) et l'impôt sur les revenus. Si vous ne payez pas d'impôts, cela revient à 0,83 % net, ce qui est pas mal pour un placement sécurisé. Si vous payez l'impôt sur les revenus, vous pouvez opter pour le prélèvement forfaitaire unique ou flat tax à 30 %, d'où un rendement net de 0,7 %. C'est toujours mieux que le Livret A ou le LDDS. Quant au plafond de 61 200 euros, il est très largement suffisant pour ce genre d'épargne à faible rendement.

Mais le PEL impose de nombreuses contraintes de versements contrairement au Livret A : vous êtes obligé de verser au moins 540 euros par an. De plus, l'argent est bloqué pendant au moins 4 ans. Vous ne pouvez plus l'alimenter au bout de 10 ans. Et le plan d'épargne cesse de produire des intérêts après 15 ans. Cela dit, pour épargner pour ses enfants, ces contraintes sont mineures et le PEL peut donc s'avérer une bonne alternative au Livret A. En espérant que les règles du jeu ne changent pas d'ici là...

Pour rappel : si vous avez un vieux PEL dont le rendement est très élevé (2,5 % pour les plans entre 2003 et 2015), je vous conseille de le garder et de l'utiliser comme épargne sécurisée. Même avec la fiscalité, le rendement est bien meilleur que le Livret A. Par contre, pour vos enfants, vous n'aurez pas le choix que d'ouvrir un nouveau PEL au taux de 1 % aujourd'hui.

Livret A (dès la naissance) : l'argent disponible mais à un taux très faible

Le placement préféré des français avec l'assurance-vie, le Livret A reste un bon dispositif totalement défiscalisé (sans impôt sur les revenus ni prélèvements sociaux) pour mettre un peu d'argent de côté pour son enfant, pour qu'il puisse l'utiliser rapidement. C'est le principal avantage du Livret A : l'argent est disponible immédiatement, comme le Livret Jeune, alors que dans une assurance-vie, cela nécessite une démarche administrative un peu plus lourde.

Le plafond à 22 950 euros est très largement suffisant pour épargner pour son enfant. Je vous recommande néanmoins de ne pas dépasser 5 000 euros pour plutôt investir dans l'assurance-vie afin d'avoir un bien meilleur rendement sur le long terme. En effet, le taux du Livret A est clairement son point faible depuis sa récente revalorisation à la baisse : seulement 0,5 % par an. Certes, c'est totalement net d'impôts et de prélèvements, mais c'est bien faible par rapport à d'autres placements en assurance-vie.

Comme un petit matelas de liquidités est toujours intéressant pour un jeune pour démarrer la vie active ou les études, il ne faut donc pas oublier le Livret A pour mettre un peu d'argent de côté pour ses enfants.

Les super livrets ou livrets à taux boostés : attention à la fiscalité !

Quasiment toutes les banques (en ligne ou traditionnelles) proposent des super livrets, appelés aussi livrets à taux boostés. Il y a aussi PSA Banque et RCI Banque, respectivement les banques de financement de Peugeot et Renault, qui proposent à tous les livrets Distingo et Zesto, dont les taux font partie des meilleurs du marché, aujourd'hui à 0,8 % brut.

Attention par contre à la fiscalité, vous aurez à payer les prélèvements sociaux et l'impôt sur les revenus. En fonction de votre tranche marginale d'imposition, vous pouvez aussi opter pour la flat tax à 30 %. Ces super livrets ne sont intéressants que lorsque vous ne payez pas d'impôts mais autrement, même avec la flat tax, le rendement net devient quasi-identique au Livret A, qui n'est déjà pas une bonne option pour épargner sur le long terme.

Conclusion

Il est indispensable d'investir et faire fructifier de l'argent pour ses enfants, dès la naissance : vous serez très heureux de l'avoir fait plusieurs années plus tard, au moment des études ou de leurs débuts dans la vie active. Pour cela, je vous conseille de privilégier l'assurance-vie : vous pouvez l'utiliser sans problème, pour plus de 80 % de l'épargne de vos enfants. Les risques seront maitrisés si vous diversifiez bien vos placements. Dès 12 ans, vous pouvez aussi placer de l'argent dans le Livret Jeune pour bénéficier du taux bonifié. Le PEL s'avère être aussi une bonne alternative pour placer de l'argent, depuis la baisse récent des taux d'intérêt du Livret A et du LDDS. Enfin, le Livret A peut aussi être une option mais à hauteur de 5 000 euros grand maximum, car son rendement est de moins en moins intéressant, et sur le long terme, l'assurance-vie est bien meilleure.

Epargner pour ses enfants uniquement au travers de l'assurance-vie est aussi envisageable mais vous prenez un risque si les règles fiscales changent sur ce support, surtout que c'est l'épargne préférée des Français, et quand les gouvernements cherchent un peu d'argent, c'est vers là qu'ils se tournent...

Enfin, pour rappel, le PEA (Plan Epargne Actions) n'est pas accessible à un mineur. Dès la majorité, si la personne est encore rattachée au foyer fiscal de ses parents, il est alors possible d'ouvrir un PEA Jeune. Si vous souhaitez en savoir plus sur ce nouveau dispositif, je vous invite à relire mon billet concernant toutes les évolutions du PEA suite à la loi Pacte, et pourquoi je pense que le PEA Jeune va être un échec.

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