Quelles sont les alternatives au livret A face au gel de son taux ?

Diversifiez votre épargne et vos supports d'épargne !

Depuis que le gouvernement a gelé le taux du livret A à 0,75 %, les épargnants français ont perdu près de 3,6 milliards d'euros en pouvoir d'achat. Pour rappel, l'objectif de ce gel était de soulager les bailleurs sociaux (financés en partie par l'argent déposé sur les livrets A) pour qu'ils puissent diminuer leur loyer, et donc pour ensuite pouvoir diminuer les APL (Aides Pour le Logement). C'était malin mais aussi un pari risqué de s'attaquer à l'épargne préférée des français. Quelles sont alors les alternatives au livret A pour éviter de subir son taux gelé ?

Pourquoi le gel du taux du livret A à 0,75 % est défavorable à l'épargnant ?

Il faut se rappeler que le taux du livret A était normalement calculé selon une formule arithmétique entre plusieurs taux (Eonia, Euribor et le taux d'inflation hors tabac). Et la formule garantie que le résultat est supérieur à l'inflation, voire souvent à l'inflation + 0,25 %.

Cependant, des exceptions peuvent être prises par le gouvernement pour ne pas tenir compte de cette formule lors de la révision du taux du livret A. Depuis 2012, les différents gouvernements successifs ont plusieurs fois déroger à la règle.

Ainsi, rien n'empêche de geler le taux du livret A à 0,75 % pendant quelques années comme le fait le gouvernement actuel. Malheureusement, l'inflation est repartie un peu à la hausse et s'affiche désormais au-dessus de 1 %.

Ainsi, en tenant compte de l'inflation, le livret A a un rendement net négatif ! L'épargnant est perdant mais les bailleurs sociaux qui sont financés en partie par les fonds du livret A, restent gagnants car ils empruntent à un taux plus faible que l'inflation.

Bien sûr, si l'inflation repart à la baisse (tout est possible en économie !) alors le gouvernement serait alors pris à son propre piège... Mais c'est peu probable vu toutes les actions mises en place par la Banque Centrale Européenne (BCE) pour soutenir les prix afin de favoriser la consommation et l'investissement.

Quelles sont les alternatives au livret A ?

Le gros point fort du livret A est qu'il est totalement défiscalisé. Vous n'avez à payer ni les prélèvements sociaux (aujourd'hui à 17,2 %), ni l'impôt sur le revenu, ni le prélèvement forfaitaire unique.

Seuls le LDDS (Livret de Développement Durable et Solidaire), le LEP (Livret d'Epargne Populaire), le Livret Jeune sont aussi totalement défiscalisés. Mais sont-ils de bonnes alternatives au livret A dont le taux est gelé ?
  • LDDS : son taux est malheureusement gelé aussi, calqué sur le livret A. En effet, comme le plafond du LDDS est à 12 000 euros et que la plupart des épargnes en livret A est inférieur à ce seuil, si le taux était meilleur sur le LDDS, on aurait assisté à un simple transfert d'épargne.
  • LEP : son taux est toujours supérieur de 0,5 % au livret A. Par contre il est réservé aux personnes ayant des revenus modestes (payant peu d'impôts sur le revenu) et il est plafonné à seulement 7 700 euros. Il est donc intéressant si vous êtes éligibles à cette épargne.
  • Livret Jeune : son taux est bien souvent supérieur à celui du livret A même si cela dépend des banques. Cependant, il est réservé aux jeunes de 12 à 25 ans et son plafond est très bas à seulement 1 600 euros. Le gain supplémentaire généré par rapport au livret A ne se comptera qu'en quelques dizaines d'euros...
Au final, il n'y a pas vraiment d'alternative intéressante au livret A en termes d'épargne garantie, sans contrainte et sans aucune fiscalité. Il faudra alors se tourner vers des épargnes plus risquées comme l'assurance-vie ou le PEA. Dans mes précédents billets, j'ai expliqué pourquoi je déconseille le PEL, les comptes-titres et les super livrets offerts par les banques.

Pourquoi faut-il diversifier ses supports d'épargne ?

Je vous conseille de posséder un livret A et un LDDS pour les besoins à court terme (inférieur à 3 ans) et un PEA, un PEA-PME, un PEE ou PEG, et une assurance-vie pour les investissements plus long terme (supérieur à 3 ans) : mais quel est l'intérêt d'avoir autant de supports d'épargne différents ?

Attention à la fiscalité quand vous épargnez

Tout comme il est très difficile de prévoir l'évolution économique, il est vain de vouloir prédire la fiscalité à venir sur l'épargne. Les gouvernements changeront bien plus souvent que vos placements longs termes. Et certains supports d'épargne risquent de souffrir d'une fiscalité bien plus douloureuse. D'où l'utilité de diversifier aussi ses supports d'épargne pour se prémunir du risque de volatilité de la fiscalité ! Bien sûr, comme en bourse, il ne faut pas diversifier aveuglément mais le faire de manière rationnelle et réfléchie.

Aujourd'hui, le livret A et l'assurance-vie sont dans le collimateur du gouvernement, notamment car ils concentrent à eux deux l'essentiel de l'épargne des français. Le PEA et le PEA-PME sont méconnus des français et bien souvent mal utilisés. Ils sont donc, pour le moment, loin de la tempête fiscale qui s'abat actuellement sur notre épargne...

Que valent vraiment les super livrets ou livrets boostés proposés par de nombreuses banques ?

Les super livrets ne sont pas si super que ça...

Quasiment toutes les banques en ligne proposent des livrets d'épargne ayant des taux très attractifs et sans aucun risque comme un Livret A ou un LDD. Est-ce forcément de bonnes affaires ? Loin de là à cause de la fiscalité… En effet, le principal avantage du Livret A ou du LDD est qu’ils sont totalement défiscalisés, vous ne payez ni impôt sur les revenus ni prélèvements sociaux sur les gains réalisés par ces épargnes réglementées.

Ce n’est pas le cas pour les super livrets où vous devrez payer l’impôt sur les revenus et les prélèvements sociaux. Depuis le 1er janvier 2018, le prélèvement forfaitaire unique (appelé aussi flat tax) permet de payer ces 2 prélèvements obligatoires sous la forme d’un seul taux unique de 30 % aujourd’hui (qui comprend donc 17,2 % de prélèvements sociaux et 12,8 % au titre de l’impôt sur les revenus). Si vous faites partie de la moitié des ménages français qui paient un peu d’impôt sur les revenus, il vous sera toujours préférable d’opter pour le prélèvement forfaitaire unique.

Exemple concret sur les meilleurs super livret disponibles

Pour comparer avec le taux net du Livret A et LDD à 0,75 %, il vous donc enlever 30 % au taux brut affiché par les livrets boostés. Prenons l’exemple du livret Distingo de PSA Banque ou du livret Zesto de RCI Banque (ils sont quasiment identiques), qui offrent à ma connaissance le meilleur rendement pour un super livret avec un taux brut de 1 % par an. Une fois la fiscalité déduite, il ne vous reste plus que 0,7 % soit moins que le Livret A ! Par contre, la limite de dépôt pour le livret de PSA Banque est très élevé à 10 millions d’euros par an, contrairement aux Livret A ou LDD.

Il est vrai que parfois ces livrets boostés proposent des taux promotionnels très intéressants à 2 ou 3 %. Mais cela ne dure que quelques mois et le gain est donc très faible. Comme vous pouvez le voir dans le tableau ci-dessous, si on calcule le taux annualisé net d’impôts, même avec une super promotion, au bout de 4 ans d’épargne, vous aurez une meilleure plus-values avec un Livret A.

Comparaison du rendement annuel net entre Livret A et super livrets

Certains peuvent être tentés d’alterner en les livrets Distingo et Zesto pour toujours bénéficier des promotions (quand elles ont lieu, ce qui n’est pas toujours le cas) mais vu le très faible gain (quelques dizaines d’euros au mieux sauf si vous placez plus de 50 000 euros), cela ne vaut pas le coup de toutes les démarches administratives et le temps perdus.

Les super livrets n’ont de super que leur nom

Pour illustrer l’impact que peut avoir le taux de rendement annualisé sur votre épargne, voici à titre de comparaison l’évolution d’une épargne de 50 000 euros investie avec un taux net de 0,7 % (meilleur super livret), 0,75 % (livret A et LDD), 5 % (rendement proche de l’immobilier papier) et 8 % (rendement proche des actions monde) sur 20 ans. L’énorme différence s’explique par le célèbre phénomène des intérêts composés : les gains générés par les intérêts génèrent eux aussi des intérêts, et l’effet boule de neige s’amplifie avec le temps.

Evolution d'une épargne investie différemment au cours du temps

En conclusion, je vous déconseille fortement les super livrets qui ne sont pas attractifs à cause de la fiscalité. Ils sont intéressants si vous ne payez pas d’impôt sur les revenus mais dans cette situation, il est peu probable que vous ayez beaucoup d’épargne à investir. De plus, même si vos Livrets A et LDD sont remplis aux limites, je vous conseille plutôt de placer votre argent dans un PEA, plafonné à 150 000 euros de dépôts, et dans une assurance-vie, qui elle n’a pas de limite de plafond.

Boursorama, Fortuneo, Bourse Direct, BforBank, Binck, Monabanq, etc. : qui a le meilleur tarif de PEA en ligne ?

Comparatif 2019 des meilleures offres de PEA en ligne pour une gestion passive

Vous souhaitez ouvrir un PEA mais vous êtes perdu face à l'offre pléthorique de tarifs ? Cet article est fait pour vous. Je vais comparer de manière synthétique et factuelle les meilleures offres de PEA en ligne pour une gestion passive avec des investissements progressifs dans le temps. Je vous rappelle que l'investissement passif et progressif reste la meilleure méthode pour investir en bourse pour un particulier.

A la fin de cet article, vous trouverez une synthèse claire et très simple pour choisir votre banque ou courtier en ligne pour votre PEA, avec un graphique qui compare tous les frais de courtage des différentes offres. Contrairement à mon comparatif 2019 sur les meilleures banques en ligne, cet article compare toutes les offres de PEA que ce soit d'une banque en ligne ou d'un courtier qui ne propose que des services boursiers.

Quels paramètres prendre en compte pour choisir son tarif PEA ?

Avant de choisir votre meilleur tarif pour ouvrir votre PEA, il est nécessaire de bien définir votre profil d'investisseur ou de trader. En effet, avec une banque ou un courtier en ligne, dans la quasi-totalité des cas, vous n'aurez ni frais de garde, ni frais de gestion. La différence se jouera donc sur les frais lors des passages d'ordre de bourse et s'il y a un minimum d'ordres à passer par mois ou par an.

Ensuite, votre choix se fera aussi en fonction du montant moyen de vos ordres de bourse et de leur fréquence (plusieurs fois par mois ou par an). En fonction de votre capacité d'épargne et du montant disponible sur votre PEA, vos ordres de bourse peuvent varier généralement de 1 000 à 10 000 euros. En fonction des banques et des courtiers, le coût peut varier sensiblement. Même dans l'investissement passif et progressif, il existe plusieurs profils : vous pouvez faire des ordres de 1 000 euros tous les 6 mois ou alors 5 000 euros tous les mois. En fonction de cela, l'offre qui vous conviendra le mieux sera potentiellement différente.

Attention toutefois à ne pas faire des ordres d'achat ou de vente avec des montants trop importants ou trop faibles. En effet, je vous conseille de faire de l'investissement progressif pour ne pas acheter au plus haut, ni vendre au plus bas. Au-delà de 10 000 €, je pense que vous prenez un risque (sauf si vous avez un PEA dont la valorisation dépasse les 200 000 euros) et que vous feriez mieux de faire deux ordres espacés de quelques semaines ou mois pour lisser les variations du marché. Inversement, ne faites pas des ordres de bourse trop faibles, inférieurs à 500 euros sinon les frais de courtage (qui possèdent toujours un minimum de quelques euros) vont réduire sensiblement la rentabilité de vos investissements.

N'oubliez pas que vous payez les frais de courtage à l'achat et à la vente. De plus, depuis la mise en place de la taxe sur les transactions financières en France, vous payez aussi un faible pourcentage lors de l'achat (mais pas la vente). Cette taxe est un peu une aberration dans le sens où c'est quasiment que les particuliers qui la payent et qu'elle ne touche pas le day-trading (achat et vente durant la même journée) ni le trading haute fréquence...

Pourquoi choisir un courtier en ligne ?

Une raison simple est que les banques et courtiers en ligne proposent les tarifs les plus compétitifs avec 0 € de droits de garde, 0 € de frais tenue de compte et 0 € d'abonnement (même s'il y a parfois des minimums d'ordres à faire). Ce n'est jamais le cas dans les banques traditionnelles, dont les tarifs sont bien plus chers. Sachez aussi que les courtiers et banques en ligne proposent généralement le transfert de PEA gratuitement (ou sous forme d'avoirs en frais de courtage), vous permettant ainsi de garder vos actions et l'ancienneté de votre plan d'épargne.

Vous pouvez aussi vous poser la question si vous préférez avoir votre PEA dans la même banque en ligne que vos autres comptes, ou si cela ne vous dérange pas d'avoir un courtier différent à gérer. Personnellement, j'ai opté pour la solution d'avoir tout chez ma banque en ligne car Fortuneo propose aujourd'hui des tarifs très compétitifs pour un PEA avec mon profil d'investisseur passif. En effet, actuellement, je fais environ 1 ordre tous les 6 mois d'un montant allant de 1 000 à 2 000 euros.

A la fin de cet article, vous retrouverez une synthèse claire et facile à lire avec un graphique comparatif des frais de courtage par banque et courtier, en fonction des montants des ordres de bourse.

Fortuneo

La banque en ligne Fortuneo propose 3 tarifs différents pour un PEA. En effet, le quatrième tarif 0 courtage n'est malheureusement disponible que pour les comptes-titres ordinaires dont je vous déconseille l'usage à cause de la fiscalité trop lourde. Parmi les 3 tarifs de PEA, seul le tarif Optimum me semble pertinent pour un particulier qui souhaite faire de l'investissement passif. Les tarifs Trader actif et Trader 100 ordres nécessitent de réaliser un nombre bien trop important de transactions par mois. Vous n'êtes pas un professionnel et vous souhaitez encore moins vous ruiner dans les frais de courtage...

Tarifs PEA de Fortuneo

Ainsi, je vous conseille sans hésiter de prendre la formule Optimum. Dans cette formule, pour optimiser les frais de courtage, je vous conseille d'effectuer des ordres de bourse supérieurs à 1 000 euros, et si vous le pouvez, même supérieurs à 2 000 euros pour n'avoir que 0,20 % de frais de passage d'ordre. Un avantage de Fortuneo est qu'il s'agit d'une banque en ligne proposant d'autres services : compte courant, livret A, LDD, prêt immobilier, assurance-vie, etc. Si vous souhaitez opter pour cette banque, vous pouvez utiliser mon code de parrainage Fortuneo 12644522 pour bénéficier de 150 euros offerts à l'ouverture d'un compte, et 300 euros pour une assurance-vie, au lieu des 110 euros habituels sans parrainage.

Binck

Le courtier en ligne Binck ne propose pas tous les services d'une véritable banque en ligne mais seulement une offre bourse très compétitive. Pour le PEA, vous avez le choix entre le tarif Classique ou le tarif 30 ordres par mois qui, comme son nom l'indique, vous demande de réaliser 30 transactions mensuellement.

Tarifs PEA de Binck

Pour les mêmes raisons évoquées précédemment, je vous conseille de prendre l'offre Classique si vous souhaitez faire de l'investissement passif sans engraisser votre courtier avec les frais de courtage. Dès 1 000 euros, les frais de transaction sont relativements faibles à moins de 0,25 %. Et entre 4 800 euros et 5 000 euros, vous avez des frais de l'ordre de 0,10 %, ce qui est extrêmement faible !

BforBank

La banque en ligne BforBank propose un large panel de services bancaires et a le mérite de proposer une offre PEA parmi les meilleures du marché si vous possédez une épargne suffisamment importante pour faire des ordres de bourse supérieurs à 6 000 euros.
Tarifs PEA de BforBank

Cette banque en ligne ne propose qu'un seul tarif, très lisible et simple. En fonction de différents paliers, vous payez des frais de courtage fixe et pour les ordres supérieurs à 7 700 euros, les frais sont plafonnés à 0,13 % du montant de l'ordre. Si vous souhaitez choisir cette banque en ligne, vous pouvez utiliser mon code de parrainage BforBank AMR9 lors de la souscription pour gagner 80 euros sans engagement (et 130 euros si vous ouvrez un livret) au lieu des 60 euros habituels sans parrainage.

Bourse Direct

Bourse Direct est un des plus célèbres courtiers pour investir en bourse. Un des grands avantages de Bourse Direct est l'absence de minimum d'ordres de bourse à effectuer par mois. Vous pouvez donc faire de l'investissement passif et progressif comme bon vous semble. Une seule tarification existe avec des frais de courtage qui évolue classiquement en fonction de différents paliers.

Tarifs PEA de Bourse Direct

La tarification est claire et lisible, et s'avère être la plus compétitive du marché. Les frais deviennent très faibles à partir de montant d'ordre supérieur à 4 400 euros, ce qui reste relativement accessible si vous avez suffisamment d'épargne à investir en bourse. Cependant, comme la plupart des courtiers en ligne, Bourse Direct reste focalisé sur l'investissement en bourse et vous ne pourrez y ouvrir qu'un PEA, PEA-PME et un compte-titres ordinaire. Ce courtier ne propose donc ni compte courant, ni autre épargne, ni services bancaires traditionnels.

Boursorama

Boursorama est l'une des plus célèbres banques en ligne. Elle propose de nombreuses formules différentes pour votre PEA et PEA-PME. Vous pouvez déjà oublier la première formule Découverte qui s'avère bien trop chère. Ensuite, en fonction de votre épargne, les formules Classic ou Trader peuvent convenir si vous faites au moins 1 ordre par mois.

Tarifs PEA de Boursorama

La formule Trader devient plus intéressante que la formule Classic si vos ordres de bourse dépassent les 3 500 euros. La contrainte de réaliser au moins 1 ordre par mois fait que ces formules de Boursorama s'adresse avant tout aux personnes ayant une grande capacité d'épargne. Faire de l'investissement progressif dans un PEA tous les mois est très efficace sur le long terme, mais il faudra faire des ordres de bourse important pour amortir les frais de courtage. Si vous êtes capables d'investir plus de 1 500 euros par mois en bourse, alors Boursorama peut devenir très intéressant.

Monabanq

La banque en ligne Monabanq est réputée pour son service client de grande qualité. Elle propose une tarification limpide pour son PEA : 0,25 % du montant de l'ordre avec un minimum de 9,90 euros. Par contre, il faudra faire au moins 1 ordre par mois sinon vous paierez un abonnement de 6 euros sur ce mois sans transaction.

Tarifs PEA de Monabanq

On remarque que pour amortir le talon de 9,90 euros, il faut faire des ordres de bourse supérieur à 4 000 euros. Le PEA de Monabanq s'adresse donc principalement à celles et ceux qui peuvent épargner beaucoup par mois, et qui peuvent faire de l'investissement progressif très régulier avec des transactions tous les mois.

ING Direct

Parmi les banques en ligne, ING Direct est certainement la plus simple d'accès avec la tarification la plus lisible. Le PEA ne fait pas exception à la règle avec des frais de courtage très simples à comprendre qui fonctionnent par palier comme présenté sur l'image ci-dessous.

Tarifs PEA de ING Direct

Une des spécificités de cette tarification est que les frais de courtage sont plafonnés à 150 euros par ordre de bourse. Mais après un rapide calcul, on remarque que ce plafond est atteint à partir d'ordres de bourse de 60 000 euros. Je pense qu'il n'y a pas beaucoup de personnes en France qui peuvent se permettre de faire de tels ordres de bourse, à moins d'avoir un PEA valorisé à plus de 300 000 euros...

Hello Bank

La jeune et dynamique banque en ligne Hello Bank propose deux tarifs pour votre PEA : une version Start si vos ordres de bourse sont inférieurs à 3 000 euros avec un minimum de 4 ordres par an, et une version Active si vos ordres de bourse sont supérieurs à 3 000 euros avec un minimum de 8 ordres par an.

Tarifs PEA de Hello Bank

L'offre Active s'adresse clairement aux épargnants plus fortunés qui peuvent faire des transactions presque une fois par mois en moyenne, et pour des montants élevés supérieurs à 3 000 euros. L'offre Start est par contre beaucoup plus accessible, sachant qu'il est très facile d'atteindre 4 ordres de bourse par an quand on fait de l'investissement passif et progressif.

Conclusion 

Afin de vous aider à trouver la meilleure offre de PEA et de PEA-PME, j'ai synthétisé tous les tarifs proposés dans le graphique ci-dessous. Il montre l'évolution des frais de courtage en fonction du montant de votre ordre de bourse, par banque ou courtier en ligne. Plus ils sont bas et mieux c'est !

En ordonnée, vous avez le montant que représentent les frais de courtage en pourcentage du montant de l'ordre. En abscisse, vous avez le montant de l'ordre de bourse (achat ou vente). Vous remarquerez que la plupart des banques ont essayé de se positionner sur une plage particulière pour séduire la clientèle.

Comparaison des frais de courtage PEA entre les différentes banques et courtiers en ligne

La lecture du graphique n'étant pas aisée, je vous ai fait un récapitulatif des meilleures banques ou courtiers en ligne dans le tableau suivant. J'ai voulu distinguer les courtiers qui ne proposent pas de services bancaires classiques (compte courant, livret, assurance-vie, prêt, etc.) des banques en ligne. En effet, si vous êtes comme moi, vous préfèrerez certainement avoir tout dans la même banque pour faciliter la gestion. Ce n'est pas plus risqué sauf si vous posséder un patrimoine financier important supérieur à plusieurs centaines de milliers d'euros.

Meilleur courtier ou banque en ligne pour votre PEA en fonction du montant de vos ordres de bourse

Ce qu'il faut retenir de cette analyse comparative :
  • Bourse Direct propose clairement les meilleurs tarifs pour votre PEA, peu importe le montant de vos ordres de bourse. Sans contrainte sur le nombre d'ordres à passer par an ou par mois, c'est vraiment le courtier idéal pour investir en bourse. Par contre, ce n'est pas une banque en ligne, donc vous aurez à gérer vos comptes traditionnels dans une autre banque.
  • Binck propose aussi d'excellents tarifs à partir d'un montant de 2 500 euros pour vos ordres d'achat ou de vente.
  • Côté banque en ligne, Fortuneo offre les meilleurs tarifs de PEA si vos ordres de bourse sont inférieurs à 2 500 euros. Il n'y a aussi aucune contrainte sur le nombre d'ordres de bourse à passer, ce qui est idéal pour de l'investissement passif et progressif.
  • A partir de 2 500 euros, la meilleure banque en ligne pour votre PEA devient BforBank. De même, il n'y a pas de minimum d'ordres de bourse à passer.
Personnellement, j'ai opté pour Fortuneo pour mon PEA et mon PEA-PME et j'en suis pleinement satisfait. Cela m'est très pratique de gérer l'ensemble de mes comptes (conjointe et enfants) au sein de la même interface. Si vous souhaitez essayer cette banque en ligne, vous pouvez utiliser mon code parrain Fortuneo 12644522 lors de la souscription pour gagner 150 euros (au lieu de 110 euros habituellement), sans engagement.

Si votre capacité d'épargne et la taille de votre PEA vous permettent de faire des ordres d'achat ou de vente supérieurs à 2 500 euros en moyenne, je vous conseille plutôt de choisir BforBank dont les tarifs sont plus avantageux pour les gros ordres de bourse. De même, n'hésitez pas à utiliser mon code parrain BforBank AMR9 lors de votre souscription pour gagner 80 euros et même 50 euros supplémentaires si vous ouvrez un livret d'épargne dans cette banque en ligne.

N'hésitez pas à partager vos retours d'expérience dans les commentaires ! Enfin, comme il n'y a pas que la bourse dans la vie, je vous invite à lire mon article sur les meilleures banques en ligne proposant une large gamme de services financiers (comptes courants, prêts immobiliers, assurance-vie, etc.).

Quelques anecdotes autour du Prix Nobel d'Economie

Gunnar Myrdal, prix Nobel de l'Economie 1974Friedrich Hayek, prix Nobel de l'Economie 1974

Chaque année, courant octobre, est décerné le Prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d'Alfred Nobel (surnommé abusivement Prix Nobel d'Economie). En 2017, c'est l'économiste américain Richard H. Thaler qui a reçu ce prix prestigieux, le plus important dans le domaine de l'économie et de la finance.

Ses travaux portent sur la finance comportementale notamment comment les biais cognitifs impactent notre économie et nos prises de décision. Par exemple, Richar Thaler a popularisé le concept de nudge ou de coup de pouce qui se présente sous la forme de suggestion indirecte et qui peut sensiblement influencer la prise de décision. Un exemple typique est celui des contrats avec une option par défaut et où il faut remplir une certaine paperasse pour la désactiver. La plupart des gens ne le feront pas et préfèreront accepter l'option par défaut en se disant qu'elle est bénéfique pour eux. Autre exemple plus amusant est l'expérience d'ajouter une fausse mouche imprimée au fond des urinoirs : cela suffit à inciter les gens à bien viser et faire attention à ne pas uriner partout !

Le Prix Nobel d'Economie est un peu particulier pour deux raisons. Tout d'abord, c'est le seul prix Nobel qui ne soit pas dans le testament d'Alfred Nobel (d'ailleurs, la légende dit qu'il haïssait cette discipline...). Il a été créé a posteriori par la Banque de Suède, une des plus anciennes banques centrales, pour favoriser la recherche en économie et en finance.

De plus, le Prix Nobel d'Economie a parfois récompensé des chercheurs dont les théories étaient très différentes voire contradictoires ! C'est le cas notamment de Friedrich Hayek et Gunnar Myrdal, tous les deux récompensés en 1974 et qui proposent deux visions opposées de l'économie ! En effet, pour simplifier, Hayek propose plutôt une théorie où les marchés doivent être laissés libres alors que Myrdal était plutôt keynésien dans le sens où l'intervention de l'Etat est indispensable pour atteindre l'optimum économique. Apparemment, Myrdal fut très faché face à ce partage du Nobel d'Economie, et ils furent en froid lors de la cérémonie de remise des prix.

Quand je vous dis que l'économie est loin d'être une science exacte...

Quel est l'impact des frais de gestion sur vos investissements ?

Frais annuels moyens par type de fonds d'investissement

Je n'ai jamais vraiment compris pourquoi si peu de particuliers s'intéressaient aux frais de gestion des SICAV (Société d'Investissement à CApital Variable) et autres FCP (Fonds Commun de Placements). Peut-être par méconnaissance des règles de bases en matière de mathématiques ?

En effet, comme l'a montré l'excellent site La Finance pour tous dans une infographie, l'impact des frais peut vite devenir considérable sur votre investissement. Plusieurs types de frais existent : frais d'entrée (au moment de l'achat), frais de gestion (payés chaque année), frais d'arbitrage (à chaque mouvement financier au sein de votre assurance-vie) et frais de sortie (au moment de la vente de vos fonds). En effet, si on prend l'exemple d'une assurance-vie dans une banque classique où vous sous-traitez la gestion de votre investissement à votre banque, plus de 56 % des gains générés par votre épargne sont généralement absorbés par les frais de gestion ! Si on ajoute à cela les impôts, finalement votre gain risque d'avoisiner celui du livret A qui est totalement défiscalisé !

Exemple de l'impact des frais sur 10 ans d'épargne

D'où l'importance cruciale de regarder les frais de gestion associés aux produits que vous achetez. Gardez bien en tête que les intérêts produisent des intérêts, et ainsi de suite : c'est l'effet boule neige des intérêts composés ! Perdre 2% de rendement en frais divers devient considérable sur plus de 20 ans : en effet, cela représentera environ la moitié du capital investi !

Ainsi, privilégiez les fonds à faible frais de transaction et pour cela les trackers font référence. De plus, ne laissez pas un gérant ou votre banque gérer vos investissements. Comme je le montre dans ce blog, l'investissement passif est une méthode efficace et éprouvée, appuyée par des études scientifiques sur le long terme, et accessible à tout le monde de nos jours.

Soyez toujours attentifs aux frais de gestion

Comment investir dans la Française des Jeux et les entreprises privées de radars routiers ?

La Française des Jeux ne serait pas forcément un bon investissement

Avec les récentes rumeurs autour d'une privatisation de la Française des Jeux, de nombreux investisseurs se demandent s'il est possible d'investir dans cette société très rentable dont le modèle économique est statistiquement gagnant sur le long terme. De même, face à l'arrivée de sociétés privées pour contrôler les infractions routières, des investisseurs sont tentés de parier sur ces entreprises, a priori, très rentable et génératrice de cash important.

Aujourd'hui, il est impossible d'investir dans la Française des Jeux, ni dans les sociétés privées de radars routiers. En effet, leur capital n'est pas ouvert et n'est pas côté en bourse. De plus, à ma connaissance, aucune entreprise possède un business plus ou moins corrélé avec ce genre d'entreprises très particulières.

Si un jour, l'Etat décide de céder ses parts dans la Française des Jeux, il pourrait choisir de les vendre sur le marché boursier ou à des investisseurs institutionnels. Dans le premier cas, les particuliers pourraient alors acheter des actions de la Française des Jeux. Ce n'est pour le moment qu'une possibilité, rien n'est confirmé et cette décision peut prendre encore quelques années à se concrétiser.

Quant aux entreprises qui nous flashent sur les routes, à ma connaissance, aucune n'a l'intention de mettre son capital sur les marchés financiers et il est peu probable que cela soit le cas. En effet, s'introduire en bourse engendre un coût important et cela se fait généralement pour accompagner une future forte croissance durable et long terme. Ce n'est pas forcément le cas de ces entreprises très spécifiques.

Est-ce forcément un bon plan d'investir dans ces sociétés ?

Pourquoi les investisseurs particuliers sont friands de ces entreprises ? Parce qu'elles ont une réputation de forte rentabilité et de solidité financière grâce à leur modèle économique très particulier. En effet, les jeux de hasard sont toujours gagnants, statistiquement, pour le créateur du jeu. Quant aux infractions routières, elles ne sont pas prêtes de disparaitre. Mais objectivement et financièrement parlant, est-ce vraiment une bonne affaire ?

S'il est vrai que la Française des Jeux a annoncé des bénéfices records à de nombreuses reprises, son bénéfice net aux alentours de 160 millions d'euros ne représentent qu'un peu plus de 1 % de son chiffre d'affaires. On est donc à un niveau de rentabilité très faible comparé à d'autres entreprises.

Quant aux entreprises de contrôle d'infractions routières, il n'y a pas encore de données sufissament consolidées et significatives qui démontrent une rentabilité durable et sans risque. De plus, avec la démocratisation à venir des véhicules autonomes dans les prochaines décennies, il est fort probable que le nombre d'infraction routière diminue fortement. Aussi, il ne faut pas oublier que l'argent obtenu à travers les amendes sert en majeure partie à financer les travaux de l'Etat et non les entreprises qui vous flashent.

Enfin, dans ce genre d'introduction en bourse de nouvelles entreprises qui ont la côte auprès du public, la médiatisation autour fait souvent gonfler les prix de l'action un peu artificiellement. N'oubliez pas qu'une entreprise a beau être merveilleuse, elle a toujours une certaine valeur et cela ne veut pas dire qu'il faut l'acheter à n'importe quel prix. Je termine donc par cette citation de Warren Buffet : le prix est ce que vous payez, la valeur est ce que vous obtenez. A méditer.

Voici une des rares sociétés immobilières éligibles au PEA

CBO Territoria, une pépite immobilière éligible au PEA

Depuis 2011, il n'est plus possible d'acheter au sein d'un PEA ou PEA-PME des actions de Sociétés d'Investissement Immobilier Cotées (SIIC) comme par exemple Unibail Rodamco, pour des raisons fiscales plus ou moins justifiées : les dividendes versés échapperaient à toute imposition et taxation via un PEA à cause du statut fiscal particulier des SIIC. C'est bien dommage car les sociétés immobilières présentent un profil de risque très intéressant et sont utiles pour diversifier un portefeuille boursier.

Il existe cependant une exception (la seule à ma connaissance) d'entreprise entièrement portée sur le secteur immobilier et qui reste éligible au PEA, et même au PEA-PME ! Il s'agit de CBo Territoria (CBOT, code ISIN FR0010193979). En effet, la société n'a pas opté pour le statut SIIC. Cette entreprise immobilière gère un patrimoine foncier de plus de 3 000 hectares situés sur l'Ile de la Réunion. Introduit sur l'Alternext (la bourse européenne des très petites valeurs) en 2005 à sa création, CBo Territoria a toujours connu un beau parcours boursier porté par le dynamisme de l'Ile de la Réunion. Aujourd'hui, la société pèse plus de 130 millions d'euros et est cotée sur le compartiment C d'Euronext. Elle se conforme donc aux règles strictes de la cotation des grandes entreprises.

Sauf catastrophe majeure sur l'Ile de la Réunion, la société devrait continuer à profiter de l'essor de l'île dont la forte croissance du PIB, l'essor du tourisme et la démographie sont de sérieux atouts. Depuis plusieurs années, CBo Territoria offre un rendement de plus de 5 % à ses actionnaires grâce aux revenus locatifs et possède une décote de l'ordre de 30 %. La décote correspond au rapport entre la valeur de l'actif net rééavalué et la valeur boursière de l'entreprise. Il n'est pas rare de voir une décote pour les sociétés immobilières car les marchés financiers intègrent un risque sur la valeur immobilière ainsi que la gestion du patrimoine. Cependant, une importante décote est souvent une bonne opportunité d'achat pour le long terme.

Donc si vous avez envie d'ajouter un peu d'immobilier dans vos placements PEA et PEA-PME, je vous invite à vous renseigner sur cette pépite qu'est CBo Territoria.

Une petite histoire pour comprendre le rôle du hasard dans l'investissement

Le facteur chance n'est pas négligeable en bourse

J'ai inventé cette petite histoire qui permet de prendre du recul sur beaucoup de choses, notamment le succès fulgurant de certains investisseurs ou traders célèbres.

Un jour, un grand village de plusieurs millions d'habitants (oui, peut-on encore appeler ça un village...) cherchait à trouver un nouveau leader chef suprême. Il fallait la personne la plus merveilleuse, la plus talentueuse et la plus intelligente du village pour gouverner ces millions de personnes.

Ils décidèrent d'organiser un Grand Tournoi de pile ou face, ouvert à tous les villageois. Le jeu était très simple, il suffisait de prédire de quel côté allait tomber une pièce. Mais c'était en même temps un jeu très difficile car prédire l'avenir n'est pas donné à tout le monde.

A l'issue du premier tour, le côté pile sorta. Ainsi, suite à ce résultat, une bonne moitié des villageois participant au Grand Tournoi fût éliminée, et celles et ceux qui avaient prédit le côté pile purent continuer ce concours imparable.

Au bout de quelques dizaines de tours, il ne resta finalement que très peu de compétiteurs en lice. Puis finalement, à l'issue d'un ultime tour, un dernier compétiteur réussit à prédire le pile ou face. Cette personne avait donc réussi à prédire 27 fois d'affilée l'issue d'un pile ou face !

Elle fût sacrée chef suprême du village sans aucune réserve. Une telle prouesse ne pouvait pas être le fruit du hasard, cette personne avait certainement un don incroyable et une intelligence supérieure...

Ce qu'il faut retenir de cette histoire, c'est qu'en bourse et l'investissement en général, comme dans beaucoup d'autres domaines, le facteur chance n'est pas négligeable. Beaucoup d'investisseurs et apprentis traders ont fini ruinés à cause de leurs paris risqués, et ceux-là, personne n'en parle et ils sont loin d'être les plus bavards. Par contre, on évoque très souvent celles et ceux qui ont fait fortune dans la finance en vantant leur vision et leur capacité à anticiper... Et si le hasard y était pour beaucoup ? Car sur les millions de personnes qui se prennent pour des gourous de la finance, les statistiques sont évidentes : bien sûr que certaines personnes auront raison, mais peut-être plus par le facteur chance que leurs raisonnements. En effet, l'économie est loin d'être une science exacte où on peut reproduire aisément des expériences rationnelles et tester des hypothèses... Pour en savoir plus, je vous invite notamment à lire l'excellent livre de Bernard Guerrien : L'illusion économique.

Il faut donc savoir prendre du recul sur ses propres réussites boursières et ses investissements en général : la chance et le hasard y sont peut-être pour quelque chose...

Comment se protéger face à une baisse des marchés ou un krach boursier dans un PEA ?

Il est possible de se protéger d'une baisse des marchés dans un PEA

Après plusieurs années qui ont été largement profitables pour les marchés actions dans le monde, beaucoup s'inquiètent des mois à venir et redoutent une crise financière après de longues années d'accalmie et de hausses. Et certains investisseurs sont tentés par les célèbres trackers dits short proposé par Lyxor éligibles au PEA pour se protéger d'une future baisse des actions.

Qu'est-ce qu'un tracker short ?

En finance, on parle principalement de deux positions sur un investissement : long pour ceux qui achètent et pensent que les prix vont monter, et short pour ceux qui vendent (à découvert ou non) et estiment au contraire que les prix vont baisser. On parle de short car généralement c'est une position qu'on ne tient pas sur le long terme, vu que les marchés ont tendance à monter historiquement.

Un tracker short est un actif financier dont le prix va augmenter quand son indice sous-jacent va baisser, et inversement. Par exemple, le tracker LYXOR UCITS ETF SHORT CAC 40 (SHC) - FR0010591362 va augmenter de 2 % si le CAC 40 baisse de 2 % sur une séance. On peut dire qu'il suit son indice avec un coefficient multiplicateur de -1.

Plus fort encore, on peut parier sur la baisse de l'indice avec même un effet de levier "fois 2". Ainsi, quand le CAC 40 baisse de 3 %, alors le tracker LYXOR UCITS ETF CAC 40 DAILY DOUBLE SHORT (BX4) - FR0010411884 monte de 6 % !

Ces deux trackers sont bel et bien éligibles au PEA (mais pas au PEA-PME évidemment). Comment est-ce possible ? Hé bien pour les mêmes raisons que les trackers monde et hors Europe, comme je vous l'avais expliqué dans cet article qui explique quels sont les produits éligibles au PEA. Ces trackers short sont constitués de produits swap qui permettent d'échanger leur performance contre celle recherchée, ici l'opposée de la performance du CAC 40 sur une journée.

Pourquoi est-ce une mauvaise idée d'investir sur des trackers short pour se couvrir d'une baisse des marchés ?

Les raisons sont principalement techniques : tous les trackers qui suivent une indice avec un coefficient différent de 1 (par exemple, -1 pour le SHC ou -2 pour le BX4) subissent ce qu'on appelle l'effet beta-slipping qui fait qu'à long terme, leur valeur ne fait que diminuer.

Evolution du tracker Lyxor Short CAC 40 depuis 2008

Pour l'expliquer, prenons l'exemple concret suivant pour comprendre l'effet beta-slipping :
  • Le CAC 40 cote à 5 000 points. Il subit une baisse de 100 points un jour puis une hausse de 100 points le lendemain. Ainsi il se retrouve inchangé après une baisse de 2 % (=100/5000) puis une hausse de 2,04 % (100/4900).
  • De l'autre côté, le tracker SHC va subir une hausse de 2 % puis une baisse de 2,04 %. Soit à peu près une baisse de 0,04 % sur deux jours alors que le CAC 40 aura été stable.
  • Quant au tracker BX4, il va subir une hausse de 4 % puis une baisse de 4,08 %. Soit à peu près une baisse de 0,08 % sur deux jours alors que le CAC 40 aura été stable.
Ainsi, si vous souhaitez vous protéger d'une baisse des marchés actions, le mieux reste encore de liquider une partie de vos actions pour les placer sur des fonds garantis (livrets ou fonds euros d'assurance-vie). Ces trackers spéculatifs sont à réserver à ceux qui veulent jouer à la bourse comme on joue au casino ! Ou si vous êtes persuadés que les marchés vont chuter très durablement...

N'investissez pas en bourse comme certains peuvent jouer au casino !

Comment lire et comprendre un DICI ?

Lire et comprendre les DICI

Le DICI pour Document d’Information Clé pour l’Investisseur est un document standardisé de quelques pages qui résume les principales informations pour comprendre la composition et le fonctionnement d’un produit financier comme un fonds d’investissement (FCP, SICAV ou autres) ou un tracker par exemple. Avant d’investir dans un fonds, je vous conseille fortement de le lire. Vous trouverez ci-dessous quelques astuces pour comprendre facilement les éléments principaux du DICI.

La stratégie de l’investissement et l’indice de référence

Un DICI explique toujours en quelques lignes quel est l’objectif du fonds en terme d’investissement (exemple : s’exposer aux marchés émergents, investir dans des petites entreprises en forte croissance, etc.). Souvent, il est précisé son indice de référence (exemple : CAC 40, taux Eonia, MSCI World, etc.) qui signifie que le fonds va chercher à faire au moins aussi bien que cet indice, normalement frais de gestion inclus.

Il est important de regarder les points suivants :
  • Quand il s’agit d’actions d’entreprise, est-ce que l’indice de référence tient bien compte des dividendes ? En effet, n’oubliez pas que certains indices comme le CAC 40 ne tiennent pas compte des dividendes, et donc sur le long terme, ils sous-estiment la performance réelle des actions qui les composent. Vous pouvez lire mon article sur le prix des actions pour mieux comprendre comment les dividendes impactent les cours des actions.
  • Est-ce qu’il n’est pas possible d’acheter directement un tracker sur l’indice de référence avec moins de frais plutôt que d’investir dans un fonds qui a du mal à reproduire la performance de cet indice ?
  • Sans indice de référence, vous vous lancez à l’aventure et faites entièrement confiance au gérant du fonds pour la performance. Est-ce que le risque en vaut la peine ?

La performance passée

Le DICI vous présente toujours les performances passées, et normalement cela doit être calculé net de frais de gestion. N’oubliez pas que les performances passées ne préjugent pas du futur. Cependant, cela peut vous donner une indication sur la volatilité et la régularité du fonds, ainsi que son ancienneté. A performances équivalentes, il faut privilégier les fonds les moins volatils (c’est-à-dire avec des variations faibles) et les plus anciens (signe de solidité et pérennité du fonds).

Le profil de risque et de rendement

Le DICI doit afficher un score allant de 1 à 7 indiquant le profil de rendement de risque du fonds. Le score 1 signifie que le fonds est sans risque, généralement investis en produits monétaires. Pour les scores allant de 1 à 3, on peut dire que le fonds est plutôt prudent avec une performance moyenne. C’est utile si vous comptez sortir votre épargne avant 5 ans. Je vous déconseille néanmoins les fonds ayant un score 1 car ils ont des performances ridiculement faibles.

Exemple de profil de risque et de rendement

Si vous visez plutôt 5 à 10 ans comme horizon de placement, je vous conseille de regarder les fonds ayant des scores de 4 à 6. Enfin, les fonds les plus risqués de score 7 sont à analyser au cas par cas en fonction de votre stratégie d’investissement. Ils sont souvent très concentrés sur les mêmes types d'actifs (action d'une entreprise ou d'une zone très restreinte).

Les frais de gestion

C’est le point le plus important pour l’investisseur. Il ne faut absolument pas le négliger car des frais de gestion annuel de 2 % peuvent vous coûter très chers au bout d’une dizaine d’années. Pour garder en tête un ordre de grandeur frappant : sachez que 2 % annuel équivaut à 22 % de votre investissement initial au bout de 10 ans et 49 % au bout de 20 ans ! En d’autres, termes, si vous investissez 10 000 euros dans un fonds avec 2 % de frais annuel, cela vous coûtera 2 200 euros dans 10 ans et 4 900 € dans 20 ans. Loin d’être négligeable…

Attention aussi aux frais d’entrée et de sortie qui s’appliquent au moment de l’achat ou de la vente de parts. Idéalement, ces frais doivent être nuls. Cela devient vite excessif de payer à la fois des frais d’entrée, de sortie et de gestion annuelle. Et pourtant, beaucoup de particuliers le font par méconnaissance…

En conclusion

Le DICI est un document indispensable à lire avant d’investir, en faisant très attention aux frais de gestion. Et ne cédez pas trop vite aux nombreuses techniques de marketing qu’utilisent les banques et gestionnaires de fonds pour vous vendre leurs nouveaux produits à la mode. Et cela reste vrai même pour les trackers ! Deux trackers qui suivent le même indice peuvent avoir des structures différentes avec des écarts dans les frais de gestion.

L'assurance-vie : un complément indispensable au PEA

L'assurance-vie est complémentaire du PEA

Il n'y a pas que le PEA ou le PEA-PME pour investir efficacement son épargne. Bien que les actions restent le meilleur actif sur le long terme, il est risqué de ne pas diversifier ses placements et de n'utiliser que les actions pour investir son argent. En effet, les périodes de crises boursières peuvent durer de longues années et donc limiter grandement vos capacités à utiliser votre épargne. De plus, tout comme il faut diversifier ses placements en actions, il faut aussi diversifier ses supports de placements pour mieux faire face aux futurs aléas imprévisibles (fiscalité, crises boursières ou autres événements inattendus).

Le principal intérêt de l'assurance-vie est de vous permettre d'investir votre argent sur des actifs différents, peu corrélés au marché actions, qui vont vous offrir un autre type de rendement et vous donnera plus de flexibilité pour l'utilisation de votre épargne.

On peut notamment investir à travers une assurance-vie dans des :
  • Obligations : ce sont des prêts moyen et long terme dont le débiteur (état ou entreprise) peut avoir une situation financière plus ou moins bonne. Plus l'obligation est risquée (c'est-à-dire que vous ne soyez pas payé), plus son rendement est élevé.
  • Produits monétaires : ce sont des prêts court terme, plutôt sûrs et fiables mais avec un rendement très faible, surtout en ce moment en période dit de taux bas.
  • SCPI ou SCI : Sociétés Civiles de Placement Immobilier, c'est un fonds qui gère des biens immobiliers et qui vous redistribuent un rendement régulier grâce aux loyers payés par les locataires. Attention, il existe quelques différences entre les SCPI et SCI que je ne détaillerai pas ici. Pour vous, c'est relativement similaire : un placement dans l'immobilier qui offre un bon rendement sur le long terme.
  • Fonds en euros : derrière ce terme mal choisi se cachent des fonds garantis par votre assureur (ou la banque de votre assurance-vie) avec un rendement minimum connu à l'avance. Actuellement, les taux de rendement des fonds en euros se situent aux alentours des 2,5 % bruts par an. Mais certains fonds en euros comme ceux proposés par Fortuneo et BforBank offrent d'excellents rendements.
Bien sûr, vous pouvez aussi investir dans des actions du monde entier à travers une assurance-vie dans des fonds ou des trackers. Cela dépend de votre assurance-vie. Je vous conseille celle de Fortuneo qui propose le plus large choix avec notamment la possibilité d'investir dans le tracker MSCI World de Lyxor.

Sachez aussi que l'assurance-vie présente des avantages non négligeables par rapport à un PEA ou PEA-PME :
  • Pas de limite de versements, ce qui est très pratique pour celles et ceux qui ont atteint le plafond de leurs PEA.
  • L'assurance-vie est exonéré de droits de succession (en cas de décès) à hauteur de 152 500 euros aujourd'hui. C'est d'ailleurs le principal avantage selon moi.
  • Possibilité d'avoir plusieurs contrats d'assurance-vie, même si je trouve que cela n'a pas trop d'intérêt, surtout si vous avez déjà une banque dont les frais de gestion sont très faibles et qui vous propose un large choix de placements.
  • Dans la plupart des assurances-vie des banques en ligne, vous pouvez investir progressivement par petite somme (50 ou 100 euros) sans payer un talon minimum de frais d'entrée, contrairement aux frais de courtage des PEA. Ainsi, vous pouvez beaucoup plus facilement épargner progressivement sans attendre d'avoir plusieurs milliers d'euros à placer. Et l'investissement progressif est très efficace pour optimiser son rendement à long terme.
Par contre, l'inconvénient de l'assurance-vie est que vous êtes bien souvent contraint de passer par des fonds sous gestion. Vous allez donc devoir payer un minimum de frais de gestion. Vous ne pouvez pas détenir, par exemple, des actions d'entreprise en direct à travers une assurance-vie contrairement à un PEA ou un PEA-PME.

Et la fiscalité dans tout ça ?

Il faut toujours penser à la fiscalité de ses investissements. En effet, en France, cela peut vous réduire de la moitié voire les trois quarts de votre rendement brut ! Comme pour le PEA, la fiscalité est allégée pour l'assurance-vie mais les règles de calcul sont différentes. Sans entrer dans tous les détails et subtilités (la fiscalité étant en constante évolution malheureusement autour de ce produit...), voici les principales caractéristiques fiscales à connaitre :
  • Le contrat d'assurance-vie doit avoir plus de 8 ans pour bénéficier de tous les avantages fiscaux (contre 5 ans pour un PEA ou un PEA-PME).
  • Passé ces huit ans, les plus-values des fonds retirés sont soumis à un prélèvement forfaitaire de 7,5 % plus les prélèvements sociaux (17,2 % en 2019), après un abattement annuel de 4 600 € pour une personne seule, le double si un couple. Cet abattement est applicable sur les plus-values, et non sur le montant total : cela est donc beaucoup plus avantageux. Par exemple, si vous retirez 40 000 € dont 4 000 € de plus-values, alors vous n'aurez aucun impôt sur les revenus à payer mais uniquement les prélèvements sociaux.
Au final, la fiscalité sur les plus-values est un peu plus sévère que dans un PEA ou PEA-PME, mais elle reste très douce par rapport aux autres placements où généralement, vous devez payer l'impôt sur les revenus.

Je vous conseille donc fortement d'ouvrir dès que possible une assurance-vie et de programmer des versements réguliers (tous les mois ou tous les trimestres) pour vous constituer petit à petit votre épargne qui va fructifier dans le temps, grâce à la magie des intérêts composés (les intérêts produisent des intérêts qui produisent eux-mêmes des intérêts, etc.).

N'attendez pas pour alimenter votre assurance-vie !