Pourquoi les opportunités d'achat ou de vente ne durent jamais longtemps sur les marchés financiers ?

Les particuliers ne sont pas armés pour concurrencer les professionnels de la finance

Les particuliers investisseurs recherchent souvent des opportunités pour acheter ou vendre à bon prix, en analysant la presse économique, les résultats financiers des entreprises, les études prospectives, les forums spécialisés ou toutes autres sources d'informations. C'est selon moi illusoire de nos jours. En effet, la dématérialisation des échanges et l'instantanéité des informations ainsi que les nouvelles technologies ont largement contribué à ce qu'on appelle l'efficience des marchés en période dite normale (c'est-à-dire en dehors des crises de liquidités ou de bulle spéculative).

Cela signifie que les prix des actifs reflètent du mieux possible leurs valeurs, si on résume toutes les informations disponibles à l'instant T. Bien sûr, dans la réalité, cela n'est pas complètement et systématiquement vrai, en fonction des conditions de marché, du type d'actif et des aléas boursiers. Mais dans l'ensemble, il devient quasiment impossible (sans l'aide du hasard) pour un particulier de dénicher des opportunités sur les marchés avant les autres.

L'illusion d'être le premier à trouver une mine d'or

En fait, les éventuelles opportunités sur les marchés financiers ressemblent un peu à des gisements inexploités : dès qu'ils sont découverts, alors c'est tout de suite la ruée vers l'or, et le gisement se retrouve vite épuisé ou saturé. Aujourd'hui, à l'heure des nouvelles technologies et vu la vitesse à laquelle circule l'information dans le monde entier, il est quasiment impossible pour un particulier de surpasser les professionnels du marchés qui sont bien mieux informés, armés techniquement et qui peuvent en plus d'influencer sur la gouvernance des entreprises.

L'investisseur particulier dépourvu face aux professionnels de la finance

D'ailleurs, les professionnels des marchés financiers sont en compétition permanente entre eux pour être les premiers à exploiter les nouvelles informations : le trading se joue désormais à la milliseconde. Je vous invite à lire cet article passionnant sur une enquête de la police financière américaine à propos de 2 millisecondes sur des ordres de bourse !

Aujourd'hui, le trading haute fréquence est presque aux limites de la physique et exploite au maximum la vitesse de la lumière pour transmettre l'information et les ordres de bourse. Demain, il est même question d'améliorer ces temps (déjà de l'ordre de la milliseconde) grâce aux satellites. Ce n'est donc pas un particulier qui va pouvoir rivaliser en termes de réactivité au trading sur les marchés.

L'intelligence artificielle au service des stratégies d'investissement et de trading

Au-delà de la vitesse de trading, l'investisseur particulier est tout aussi désarmé face aux professionnels concernant les stratégies d'investissement et les analyses financières. Depuis plusieurs années, l'investissement et la modélisation des marchés se sont largement automatisés (ou robotisé diront certains...) avec des algorithmes de plus en plus pointus qui permettent d'analyser, de tester et améliorer des milliers de stratégies possibles pour acheter et vendre des actifs, en s'appuyant sur une quantité phénoménale d'informations et d'historique.

Certains particuliers pensent détenir le Graal avec une méthode révolutionnaire mais l'avantage des algorithmes est clairement leur neutralité, leur absence d'émotion et surtout la puissance de calcul associée qui permettent d'optimiser au maximum les portefeuilles et synthétiser des tonnes d'informations financières. Tout cela contribue d'ailleurs à l'efficience des marchés, et au fait que les opportunités ne durent jamais longtemps sur les marchés financiers.

Les rares endroits où le particulier peut prendre le temps de faire de bonnes affaires

Il existe cependant quelques situations spécifiques où certaines opportunités pourraient être saisies par des particuliers : c'est le cas, par exemple, des marchés où les professionnels sont très peu présents, c'est-à-dire les petites capitalisations boursières comme Euronext Access (anciennement appelé Marché Libre) ou Euronext Growth (anciennementé appelé Alternext). Mais les titres sont beaucoup moins liquides (c'est-à-dire moins de vendeurs et d'acheteurs donc les prix sont très volatils) et surtout, ils présentent des risques bien plus élevés à cause de la nature même des petites entreprises, plus fragiles face aux aléas. De plus, les contraintes concernant l'audit des comptes financiers sont plus souples pour ne pas imposer un coût trop élevé aux entreprises. L'inconvénient est qu'il y a eu par le passé des abus : en effet, cela a permis à certaines entreprises comme Let's Gowex en 2014, de maquiller leurs résultats, ruinant ainsi tous les actionnaires. Et comme avant chaque investissement, il est bien entendu indispensable de se renseigner et de confronter différentes sources d'informations, ce qui peut être plus difficile pour les petites entreprises (sauf si vous les connaissez personnellement et dans ce cas, vous pouvez avoir un temps d'avance sur le marché).

D'autres marchés existent et où les particuliers peuvent dénicher des opportunités d'investissement intéressantes : c'est le cas bien entendu de l'immobilier pierre. En effet, les biens immobiliers ne sont pas liquides comme la plupart des actifs dématérialisés et ils ne sont analysés tous les jours par des milliers de professionnels. Certaines personnes arrivent d'ailleurs à en vivre : acheter des biens, les rénover un peu puis les revendre pour faire une grande plus-value. L'inconvénient est que cela nécessite beaucoup plus de temps qu'on peut le croire, et qu'il faut être particulièrement attentif, patient et bien connaitre le marché local de l'immobilier, surtout que les tendances baissières peuvent être brutales et longues dans certaines zones...

Conclusion

Un bon investisseur est un investisseur humble. Ne vous prenez pas la tête et gardez-la sur vos épaules : l'investissement passif reste aujourd'hui encore (et encore plus même !) la meilleure stratégie pour un particulier pour investir son argent.

Assurance-vie ou PEA : le dilemme de l'épargnant

Comment choisir entre l'assurance-vie et un PEA ?

Pas évident de choisir où investir son épargne en priorité entre l'assurance-vie et le PEA. C'est souvent un dilemme difficile pour les particuliers qui souhaitent faire fructifier leur argent. En effet, ces deux supports d'investissement sont pour du placement long terme, bénéficient d'une fiscalité très avantageuse (à partir de 8 ans pour l'assurance-vie et 5 ans pour le PEA) mais la plupart des particuliers privilégient l'assurance-vie à cause des fonds en euros qui assurent la garantie du capital. Selon moi, c'est une mauvaise stratégie et je vais vous expliquer dans ce billet comment bien choisir entre assurance-vie et PEA pour votre épargne.

Assurance-vie : idéal pour les versements réguliers et l'investissement progressif automatique

L'assurance-vie est l'épargne préférée des Français avec le Livret A. Elle présente deux avantages majeurs par rapport au PEA :
  • Elle permet d'investir sur un large éventail de fonds : actions, obligations, immobilier, fonds diversifiés et même matières premières. Il est inefficace de n'investir que sur des fonds en euros garantis.
  • Dans la grande majorité des banques en ligne, il n'y a pas de frais d'entrée ni de sortie. Si on veut faire l'analogie avec le PEA, c'est comme s'il n'y avait pas de frais de courtage ou de passage d'ordres. Par contre, il y a des frais de gestion, en fonction des fonds investis.
Ainsi, dans la plupart des banques en ligne (notamment Fortuneo), il est possible de programmer des versements réguliers (mensuels ou trimestriels) de quelques dizaines ou centaines d'euros sur son assurance-vie, sans que cela engendre des frais supplémentaires. Donc contrairement au PEA, vous pouvez facilement investir progressivement et régulièrement des petites sommes sans vous ruiner dans les frais de courtage. Attention à bien vous renseigner sur les conditions de votre assurance-vie, pour éviter les mauvaises surprises. Pour ma part, avec Fortuneo, je peux faire un versement mensuel de 50 euros par mois, en répartissant cette somme sur différents fonds, sans que cela me coûte un euro en frais d'entrée ou de courtage.

PEA :  un gestion long terme pour des placements dynamiques

Le PEA a été conçu pour n'investir que sur des actions européennes, mais grâce à un mécanisme financier (les contrats swap), il est aussi possible d'investir dans des actions du monde entier, et même récemment dans des obligations et de l'immobilier. Le PEA présente deux avantages majeurs par rapport à l'assurance-vie :
  • Il permet d'acheter en direct des actions sans passer par un fonds. Cela permet de ne pas payer de frais de gestion, et de se créer son propre portefeuille sur-mesure.
  • Il permet de retirer son argent en ne payant que les prélèvements sociaux dès le cinquième anniversaire du PEA, peu importe les dates auxquelles l'argent a été investi. Seule la date d'ouverture du PEA compte, contrairement à l'assurance-vie où ce sont les dates de versements qui font effet.
Ainsi, le PEA doit être utilisé principalement pour de l'épargne dynamique investie en actions (via des trackers MSCI World, c'est l'idéal car le plus diversifié). Il offre aussi une possibilité de retirer son argent plus rapidement et facilement que l'assurance-vie, et sur le long terme un rendement souvent meilleur. Quant à sa fiscalité, elle n'est pas prête d'être alourdie : autant l'assurance-vie est souvent dans le viseur du gouvernement vu les montants d'épargne sur ce support, autant le PEA est bien protégé fiscalement vu que le gouvernement souhaite orienter l'épargne des Français vers ce support.

Le PEA et l'assurance-vie sont complémentaires

Conclusion

L'assurance-vie et le PEA sont deux supports d'investissement complémentaires. L'assurance-vie vous permet de diversifier vos placements, d'investir progressivement et régulièrement (ce qui vous forcera à faire mettre de l'argent de côté). Le PEA vous permet de dynamiser votre épargne et est plus souple pour retirer vos gains. Posséder ces deux supports d'investissement est aussi indispensable si vous souhaitez limiter les risques de fiscalité, dont les règles peuvent changer à chaque gouvernement.

Enfin, si vous vous intéressez aux autres supports d'investissements, je vous invite à relire mon billet sur comment bien répartir son épargne.

Quels sont les meilleurs trackers ETF autour de l'écologie et du développement durable ?

Que valent les trackers et ETF autour de l'écologie et du développement durable ?

Certains m'ont demandé s'il y avait des trackers ETF sur la thématique de l'écologie et du développement durable. En effet, ce thème revient en force dans l'actualité et beaucoup d'investisseurs particuliers commencent à s'y intéresser fortement. Je me souviens encore du début des années 2000 où le solaire et les éoliennes avaient le vent en poupe... Mais nombreuses sont les sociétés qui ont disparu depuis...

Liste des trackers ETF autour de l'écologie et du développement durable

La thématique de l'écologie et du durable est très large, on peut y mettre un peu tout et n'importe quoi dedans. Il est donc important de bien lire la documentation relative à l'ETF avant d'investir, pour voir si cela correspond à vos convictions personnelles et financières.

Voici une liste non-exhaustive de trackers ou ETF autour de la thématique du développement durable et de l'environnement :
Vous pouvez aussi acheter directement des actions d'entreprises directement impliquées dans l'environnement et le développement durable. Il existe quelques pépites qui sont clairement dans cette thématique. Je pense notamment à Neoen, société française introduite en bourse en 2018, qui est aujourd'hui le premier producteur français d'énergie renouvelable à base d'éoliennes, de solaire et de centrales thermiques en biomasse. Dans le même style d'entreprises, il y a Voltalia ou encore Albioma qui sont toutes les deux éligibles au PEA (et même au PEA-PME pour Albioma).

L'écologie : vraiment un bon business ?

Le souhait d'investir dans un fonds ETF développement durable est tout à fait compréhensible pour diverses raisons. Néanmoins, d'un point de vue purement pragmatique et financier, je me permets de vous prévenir que ce secteur est déjà largement scruté par les investisseurs, gestionnaires de fonds et analystes financiers, donc il sera difficile de dénicher des bons plans que personne n'a encore évalués. De plus, c'est aussi un secteur réputé historiquement pour être plutôt risqué à cause des contraintes économiques, et surtout du marché très concurrentiel en constante évolution.

Quelles sont les performances des trackers ETF dits verts ?

Le boom de l'investissement social et responsable

Au delà de cette thématique verte, les fonds mettent aussi en avant l'investissement social et responsable (ISR). De manière simplifiée, le principe de l'ISR consiste à prendre en compte les critères suivants dans l'investissement, en partant de l'hypothèse que ces critères assurent une meilleure performance sur le long terme :
  • Environnement : gestion des déchets, recyclage, empreinte carbone de l'entreprise, initiatives réalisées pour préserver l'environnement, etc.
  • Social : formation des salariés, prévention des accidents, respect du droits des employés, chaine logistique responsable, éthique, etc.
  • Gouvernance : transparence dans la gestion et la gouvernance de l'entreprise, indépendance du conseil d'administration et de surveillance, comptes financiers audités et contrôlés, etc.
En pratique, de nombreuses études empiriques ont analysé les performances des actions et fonds ISR. Si les résultats peuvent différer et bien qu'il y ait encore débat sur la surperformance de l'ISR, la majorité des gérants de fonds et analystes financiers s'accordent pour dire que l'ISR n'est pas incompatible de la performance boursière, et que le développement durable et éthique n'est ni destructeur de valeur, ni très coûteux. Nombreux sont les portefeuilles ISR qui ont des performances identiques voire meilleures que les portefeuilles classiques. C'est peut-être aussi lié à l'efficience des marchés...

Dans tous les cas, ne vous faites pas trop berner par les techniques marketing utilisées autour de l'environnement et du développement durable. Je vous conseille toujours d'adopter une stratégie neutre et passive à travers l'investissement passif dans des trackers MSCI World, et éventuellement des trackers sur des petites capitalisations en compléments. Bien sûr, si pour des raisons personnelles, vous souhaitez investir dans des entreprises vertes, personne ne vous l'empêche mais restez toujours aussi prudent.

PEI et PERCOI : qu'est-ce que c'est ?

PEI et PERCOI : l'épargne salariale pour les petites et moyennes entreprises

Avez-vous déjà entendu parlé du PEI et PERCOI ? PEI pour Plan d'Epargne Interentreprises et PERCOI pour Plan d'Epargne Retraite COllectif Interentreprises. Pour les épargnants, ce sont en fait des dispositifs de placements ayant exactement les mêmes caractéristiques que les PEE et PERCO, les moyens d'épargnes salariales classiques. Pour les entreprises notamment de les petites et de tailles moyennes, ce dispositif bénéficie d'une procédure simplifiée.

Dans le cadre d'un PEI et PERCOI, ce sont souvent des banques qui proposent des solutions clé en main aux entreprises qui n'ont plus qu'à faire ratifier un accord collectif auprès de ses salariés pour profiter de ce dispositif d'épargne.

Pourquoi profiter de l'épargne salariale ?

Comme je vous en avais déjà parlé dans ce billet à propos de l'épargne salariale, ce dispositif présente de très nombreux avantages comme une exonération de certains impôts, un éventuel abondement de l'entreprise et des frais de gestion très compétitifs.

Grâce au PEI et PERCOI, même les petites et moyennes entreprises peuvent faire profiter leurs salariés des avantages de l'épargne salariale, sans passer par les lourdeurs administratives des PEE et PERCO. Si votre entreprise ne le propose pas encore, c'est le moment de souffler l'idée auprès de la direction et des représentants des salariés. En effet, ces dispositifs sont malheureusement peu connus alors qu'ils sont beaucoup plus simples à mettre en place que les PEE et PERCO classiques.

Au final, l'épargne salariale s'avère être un excellement complément à votre PEA et assurance-vie. Je vous invite à relire mon billet concernant la bonne répartition de vos placements entre ces différents dispositifs d'épargne.

Ouvrir un compte-titres ordinaire : la fausse bonne idée

Le compte-titres ordinaire souffre d'une fiscalité bien trop lourde

Certains me demandent si cela vaut le coup d'ouvrir un compte-titres ordinaires en plus du PEA pour pouvoir acheter des actions étrangères, des obligations, de l'immobilier et des produits dérivés. En effet, le PEA est très limité et nombreux sont les investisseurs tentés par les actifs spéculatifs à fort effet de levier et ne pas se limiter aux actions européennes ou ETF.

Cependant, d'après moi, il est totalement inutile d'ouvrir un compte-titres ordinaires pour un investisseur particulier à cause de la fiscalité qui va réduire considérablement la performance de vos placements. Quant aux produits dérivés avec effet de levier, c'est une prise de risques trop importantes pour le gain espéré sur le long terme.

Quelles sont les principales différences entre le compte-titres ordinaires et le PEA pour investir en bourse ?

Un compte-titres ordinaires (parfois appelé CTO) est un support d'investissement que peut ouvrir toute personne physique (même mineure) pour acheter et vendre des valeurs mobilières comme des actions, des obligations, des parts dans des fonds, des produits dérivés, etc. Au travers d'un CTO, vous pouvez même utiliser le SRD (Service de Règlement Différé) pour prendre position (acheteuse ou vendeuse) en ne règlant qu'une partie du montant.

Un Plan Epargne en Actions (PEA) ressemble au compte-titres mais avec des contraintes supplémentaires et des avantages fiscaux pour compenser. Le PEA favorise l'investissement long terme et non spéculatif, dans des entreprises européennes (même s'il est possible d'investir dans le monde entier à travers des fonds ou des ETF).

Un accès à des produits variés... et spéculatifs

Le principal avantage du compte-titres est qu'il offre un très large choix de produits financiers sur lesquels investir. Vous pourrez y acheter des actions étrangères en direct (peu importe la devise), des produits dérivés complexes (comme les turbos, les warrants, les certificats ou les options), des parts dans des fonds très exotiques, des trackers ou ETF, etc. Le SRD vous permet aussi d'avoir un effet de levier important sur les actions. Pour un particulier, le choix est très largement suffisant et bien supérieur au PEA où l'investisseur est restreint aux actions européennes et aux fonds éligibles.

Néanmoins, je vous déconseille vivement d'investir dans les produits dérivés : ils sont très spéculatifs et complexes à appréhender. Pour un particulier, cela revient à jouer au casino avec son argent, sans limite et avec le risque de tout perdre. Certes, un produit dérivé peut multiplier votre mise par 2, 3, 4, voire bien plus en quelques jours, mais vous pouvez aussi tout perdre dans le même temps. La finance est un univers ultra-concurrentiel, et penser se faire de l'argent facilement en tradant depuis chez soi, c'est croire qu'on est mieux informés et qu'on peut battre les milliers d'experts financiers, algorithmes et professionnels dotés des meilleurs outils du monde. Vous y croyez vraiment ?

Enfin, il faut faire très attention aux frais de courtage qui peuvent différer en fonction des actifs achetés dans un compte-titres ordinaire. Certaines banques peuvent vous facturer un coût très élevé quand vous achetez ou vendez des actions américaines par exemple.

Une fiscalité bien trop contraignante

La fiscalité est la raison suffisante qui doit vous empêcher d'ouvrir un compte-titres ordinaire. En effet, au sein d'un compte-titres ordinaires, les plus-values sont imposées au taux forfaitaire unique de 30 % (incluant les prélèvements sociaux). C'est considérable comparé au PEA où les plus-values ne sont imposées qu'à hauteur de 17,2 % (c'est-à-dire uniquement les prélèvements sociaux). Je ne crois pas que les possibilités d'investissement du CTO suffisent à générer une plus-value supérieure de 13,8 % au PEA...

Pour un compte-titres ordinaire, il est aussi possible de choisir le barême de l'impôt sur les revenus au lieu du taux forfaire unique (parfois appelé PFU pour Prélèvement Forfaitaire Unique) : dans ce cas, vous serez imposés à hauteur des prélèvements sociaux (17,2 %) et de votre taux marginal d'imposition (0 % ou 14 % ou 30 % ou 41 % ou 45 %). Cela n'est donc intéressant que si vous ne payez pas d'impôt sur les revenus : j'imagine que cela ne doit pas être souvent le cas des personnes qui peuvent investir dans la bourse...

La fiscalité est rédhibitoire pour le compte-titres ordinaire

Il existe aussi des abattements et des déductions possibles qui permettent de réduire un peu la fiscalité. Mais cela nécessite des calculs fastidieux et une déclaration annuelle complexe dans votre imposition sur les revenus. Les abattements dépendent de la durée de rétention mais ne sont applicables que pour les titres acquis avant le 1er janvier 2018, et si vous n'optez pas pour le taux forfaitaire unique. Quant aux déductions possibles, vous pouvez prendre en compte les frais de garde et de courtage mais, de même, uniquement si vous n'optez pas pour le taux forfaitaire unique.

Conclusion

Malgré le fait qu'il offre un très large choix d'investissement, le compte-titres ordinaire n'est pas un support d'investissement intéressant à cause de sa fiscalité trop lourde, qui va réduire considérablement vos plus-values. Selon moi, un PEA est largement suffisant pour espérer un très bon rendement sur le long terme. Les produits exotiques et spéculatifs sont extrêmement risqués, et vous ne gagnerez pas sur le long terme (à moins d'être meilleur que tous les traders professionnels ou d'être incroyablement chanceux).

Le seul cas où le compte-titres ordinaire n'est pas pénalisé par sa fiscalité, c'est lorsque vous ne payez pas d'impôts sur les revenus (taux marginal d'imposition à 0 %), mais c'est très improbable sauf si vous avez une situation financière très particulière.

Une méthode très facile et efficace pour investir en bourse dans un PEA

Investir en bourse dans un PEA est bien plus facile qu'il n'y parait

Saviez-vous que vous pouvez investir en bourse et faire mieux que 95 % des gérants de fonds, sans effort ni connaissance particulière ? Ce n'est pas moi qui l'affirme mais de nombreuses études empiriques sur les performances de gérants de fonds. En effet, les fonds gérés ont des frais de gestion parfois élevés qui ne justifient pas la surperformance (souvent très faible) par rapport au marché. Il faut aussi savoir que plus les marchés sont efficients, et plus il est difficile de les surperformer : les actions à fort potentiel sont toujours à des prix élevés, et les actions des entreprises en difficulté sont toujours à des prix faibles. Pour simplifier, un marché est dit efficient quand les actifs sont toujours valorisés à leur juste valeur, et il n'y a donc pas de bonnes affaires. Je vous invite à lire ce très bon billet expliquant ce phénomène.

Si vous souhaitez vous lancer dans l'investissement en bourse très rapidement et simplement, sans passer par un intermédiaire, sans vous prendre la tête tout en ayant de bonnes performances sur le long terme, voici la méthode à suivre. La lecture de cet article vous sera largement suffisante pour investir en bourse et avoir d'aussi bonnes performances que les meilleurs gérants de fonds !

Etape 1 : ouvrir un PEA dans une banque ou un courtier en ligne


Choisir sa banque ou son courtier

Le choix de la banque ou du courtier pour héberger votre PEA est la première étape, et la plus cruciale, pour investir son argent en bourse. Je vous invite à lire mon billet qui compare de manière détaillée les différentes banques en ligne qui proposent des PEA intéressants.

Le critère déterminant est, bien entendu, les frais associés au PEA. Contrairement aux assurances-vie, tous les PEA vous permettent d'acheter les mêmes actions d'entreprise et les mêmes trackers ETF. Donc la différence se fait uniquement au niveau des tarifs, et plus particulièrement au niveau des frais de passage d'ordre de bourse (pour acheter et vendre des actions ou trackers).

Personnellement, j'utilise Fortuneo pour mon PEA et cela me convient parfaitement. La tarification fait partie des meilleures du marché, et l'avantage est que Fortuneo propose tous les services d'une banque traditionnelle ainsi qu'une excellente assurance-vie. Si vous souhaitez aussi prendre Fortuneo, n'hésitez pas à utiliser mon code parrain 12644522 pour toucher 150 euros gratuitement à l'ouverture de votre compte (au lieu des 110 euros habituels sans parrainage).

Faire le dossier d'inscription et envoyer les documents justificatifs

L'étape la plus fastidieuse est l'inscription ainsi que l'envoi des justificatifs pour ouvrir votre PEA. Heureusement, vous n'aurez à le faire qu'une seule fois au moment de l'ouverture de votre compte. De plus, avec les banques en ligne, tout le dossier d'inscription se fait en ligne via une interface simple et ergonomique.

Pour ouvrir un PEA, il faut prévoir généralement les documents suivants :
  • Pièce d'identité en cours de validité
  • Justificatif de domicile de moins de 3 mois
  • Relevé d'identité bancaire d'une autre banque
En fonction des banques, il faut parfois aussi fournir un justificatif de ses revenus (fiches de paie par exemple) en fonction des critères d'acceptation de la banque.

Certaines banques vous permettent d'envoyer ces justificatifs de manière dématérialisée (avec des documents scannés) et même de faire la signature électronique avec double authentification au travers d'un code reçu par SMS. Cette méthode semble plutôt efficace et sécurisée. Mais toutes les banques n'ont pas ce fonctionnement moderne et vous serez peut-être obligé de faire un envoi par courrier postal.

Autre information pratique : un PEA est généralement constitué de deux comptes. Il y a un compte-titres utilisé pour acheter et vendre vos titres financiers (actions, trackers, etc.) et un compte-espèces utilisé pour accueillir vos liquidités. Mais pour vous, dans l'utilisation de votre PEA, cela est totalement transparent. C'est juste un peu déstabilisant la première fois, certains épargnants ne comprenant pas pourquoi deux comptes sont affichés quand ils consultent leur PEA.

Etape 2 : verser des liquidités pour acheter régulièrement des trackers MSCI World


Verser de l'argent pour alimenter son PEA

Une fois votre PEA ouvert, il faut y verser de l'argent pour pouvoir ensuite acheter des titres financiers. Cette opération est aussi simple que de faire un virement bancaire sur le compte d'un particulier : vous aurez avec votre PEA un numéro IBAN ou RIB à utiliser pour verser des liquidités. Il vous suffit alors de l'utiliser normalement pour apporter vos premiers fonds à votre PEA. Si vous ne trouvez pas le RIB ou IBAN de votre PEA, normalement, dans l'interface web pour accéder à votre PEA, il doit y avoir une fonction pour éditer un RIB ou IBAN, tout comme un compte courant classique.

Acheter des trackers MSCI World en faisant des ordres de bourse

Tant que vous n'avez pas passer d'ordre de bourse, votre argent dormira dans votre PEA en tant que liquidités, sans aucun risque de moins-value, ni de plus-value.

Désormais, vous arrivez à la question cruciale de tout investisseur en bourse : quoi acheter dans son PEA ? Beaucoup trop de particuliers pensent pouvoir battre le marché et croient pouvoir faire mieux que les meilleurs gérants de fonds et algorithmes d'investissement. Pourtant, les études empiriques le prouvent : sur le long terme, il est plus efficace de suivre le marché avec un panier d'actions le plus diversifié possible.

Selon moi, vous n'avez aucun intérêt à passer énormément de temps à analyser les entreprises pour savoir quoi acheter dans votre PEA. La meilleure façon d'investir pour un particulier reste, et je suis loin d'être le seul à le penser, l'investissement passif qui consiste à acheter régulièrement des trackers MSCI World, car il s'agit de l'indice boursier le plus diversifié, qui suit la performance boursière des 1 600 plus grandes entreprises du monde.

Liste des codes ISIN pour trouver les trackers MSCI World

Pour acheter des trackers MSCI World, il vous faut connaitre les codes ISIN de ces produits. Vous pouvez aussi utiliser les fonctions de recherche de l'interface web de votre PEA mais il existe tellement de produits différents, avec des noms ambigus, et pas toujours éligibles au PEA. Le plus simple est d'utiliser le code ISIN.

En effet, ces codes ISIN sont uniques dans le monde pour identifier à coup sûr un produit financier. Il existe principalement deux trackers MSCI World éligibles au PEA, dont les codes ISIN sont les suivants.
  • AMUNDI ETF MSCI WORLD UCITS ETF EURO (CW8) : code ISIN = LU1681043599
  • LYXOR UCITS ETF PEA MSCI WORLD C-EUR (EWLD) : code ISIN = FR0011869353
Lyxor et Amundi sont deux grandes sociétés financières qui proposent une très large gamme de produits financiers. Même en cas de faillite de Lyxor ou Amundi, vos trackers ne risquent rien car ils représentent bel et bien des parts dans des entreprises dont vous êtes propriétaire, et absolument pas des parts dans Lyxor ou Amundi.

Toujours investir son argent progressivement

La clé du succès dans l'investissement, c'est d'être régulier dans ses achats. Les marchés étant volatils et capricieux, personne n'est capable de déterminer avec certitude les points bas pour acheter. Le mieux est donc d'acheter régulièrement en investissant la même somme à chaque fois : quand les prix seront bas, vous achèterez plus de trackers, et quand les prix seront hauts, vous en achèterez moins. Ainsi, vous moyennerez à chaque fois votre prix unitaire de revient. De plus, investir régulièrement vous force aussi à faire un effort d'épargne.

Comment acheter simplement des trackers ou des actions dans votre PEA ?

Acheter des produits financiers dans un PEA n'est pas si compliqué que ça finalement. Il vous suffit de suivre les étapes suivantes :
  • Connectez-vous sur votre PEA via l'interface web de votre banque
  • Cherchez votre produit financier (action, tracker ou autre) en tapant son code ISIN dans la barre de recherche. Si vous ne connaissez pas le code ISIN, généralement, Google le trouvera pour vous.
  • Cliquez sur Acheter puis précisez la quantité que vous souhaitez acheter
  • Choisissez le type d'ordre de bourse :
    • Au marché signifie que vous achèterez au premier prix le plus offrant, sans aucune limite. Cela n'est pas risqué quand le produit financier acheté est relativement liquide (c'est-à-dire qu'il y a beaucoup de vendeurs et d'acheteurs). C'est le cas des trackers MSCI World éligibles au PEA car la liquidité est assurée par l'émetteur de l'ETF.
    • Cours limité signifie que vous indiquez un prix d'achat unitaire limite à ne pas dépasser, et votre ordre sera exécuté quand il y aura un ordre de vente qui est compatible de votre prix unitaire limite.
    • Meilleure limite signifie que l'ordre de bourse sera à cours limité, et ce cours limité sera determiné suivant la meilleure offre en cours. Par exemple, si vous faites une offre d'achat à la meilleure limite, et que le premier vendeur vend à 100 € (et donc tous les autres vendeurs vendent au-dessus de ce prix), votre ordre de bourse sera créé avec une limite de cours d'achat à 100 €.
    • Les autres types d'ordre sont un peu plus complexes, j'en reparlerai dans un autre article. Ils sont néanmoins peu utiles pour un investisseur long terme.
Voici quelques captures d'écran de l'interface Fortuneo. Comme vous pouvez le constater, c'est plutôt intuitif et simple pour acheter et vendre des actions ou des ETF dans son portefeuille. La première image représente votre PEA et sa composition. Le deuxième écran apparait quand vous cliquer sur le Plus pour acheter de nouvelles actions.

Aperçu de votre portefeuille PEA dans l'interface Fortuneo
Aperçu de l'écran d'achat après avoir cliqué sur le bouton +

La première fois que vous achèterez une action, vous trouverez peut-être ça un peu surprenant voire déroutant. Puis, vous vous rendrez rapidement compte que c'est très simple de trader des produits financiers sur Internet !

Etape 3 : si besoin, vendez progressivement vos trackers pour retirer votre argent

L'argent investi dans un PEA n'a pas pour vocation à y rester éternellement, même si plus vous investissez longtemps et plus avez de chance de faire d'importantes plus-values. Si vous souhaitez profiter de vos investissements, vous pouvez demander le retrait de tout ou partie de votre argent dans un PEA. Mais pour cela, vous devez suivre ces étapes simples :
  • Assurez-vous que votre PEA a au moins 5 ans d'ancienneté : en-dessous, vos plus-values seront taxées à hauteur de 30 % (dont 17,2 % de prélèvements sociaux). Au-delà de 5 ans, les plus-values ne sont soumises qu'aux prélèvements sociaux, soit 17,2 %.
  • Votre PEA doit avoir le niveau suffisant de liquidités (appelées aussi espèces) que vous souhaitez retirer.
  • Pour augmenter les liquidités ou espèces dans votre PEA, vous devrez certainement vendre des actions ou ETF.
    • Pour cela, il suffit de procédère comme une ordre de bourse d'achat mais cette fois-ci, il faut sélection le type d'ordre de vente.
  • Envoyer un courrier (postal ou via Internet en fonction des banques en ligne : n'hésitez pas à contacter le service client pour en savoir plus)  pour demander le retrait de votre argent.
    • N'oubliez pas de préciser l'IBAN ou le RIB pour recevoir l'argent.
Dans un prochain billet, je vous fournirai des lettres-types à utiliser pour fermer son PEA ou retirer une partie de son argent.

Etape 4 : surveiller votre PEA de temps en temps

Quand vous investissez votre argent sur le long terme de manière passive, il n'est pas nécessaire de regarder l'évolution de son PEA tous les mois, encore moins tous les jours. Néanmoins par prudence, je vous invite à vous connecter à votre compte régulièrement, au moins une fois par trimestre pour surveiller l'historique des opérations.

En effet, vous n'êtes pas à l'abri d'un piratage même si c'est de plus en plus rare. Vous pouvez aussi consulter les versements de dividendes issus de vos actions ou vos trackers. Ces dividendes versés en numéraire peuvent donc être réinvestis, et c'est même fortement conseillé pour générer encore de nouvelles plus-values et dividendes. Enfin, vous pouvez être amené(e) à faire quelques arbitrages (c'est-à-dire des achats et des ventes pour modifier votre portefeuille) en fonction des événements majeurs impactant vos actifs : OPA sur une entreprise, perte d'éligibilité au PEA ou PEA-PME, faillite, etc.

Pour suivre l'actualité financière, vous pouvez utiliser les applications mobiles comme celles de Boursier.com ou MSN Finance qui sont de très bonnes qualités. N'hésitez pas à aller de temps en temps sur les sites comme Investir ou ABC Bourse. Enfin, vous pouvez aussi suivre mon compte Twitter @InvestirArgent : je vous tiendrai informé des principales informations impactant le PEA et le PEA-PME, ainsi que les événements majeurs autour du marché actions.

Conclusion

En suivant toutes ces étapes simples, vous arriverez à faire fructifier votre argent sans difficulté dans votre PEA, en y consacrant que quelques minutes par mois (et pas plus de deux heures par an). Cela en vaut vraiment la peine, plutôt que de laisser dormir son argent dans des livrets à faibles rendements. Il ne s'agit absolument pas d'une méthode miracle qui vous garantit de faire d'énormes plus-values, mais c'est la meilleure méthode et la plus simple pour investir en bourse sur le long terme. Comme quoi, la bourse est vraiment accessible à tous et nul besoin de passer par un intermédiaire pour gérer son argent.

Investir dans la Française des Jeux : la fausse bonne idée ?

Ne tombez pas dans l'euphorie boursière autour de la Française des Jeux

Vous en avez déjà entendu parlé dans les médias et la presse : l'Etat va lancer le processus de privatisation de la Française des Jeux, et les particuliers pourront aussi acheter des actions FDJ durant la période de souscription entre le 7 et le 20 novembre 2019. Si le prix de l'action et donc la capitalisation totale de la Française des Jeux ne sont pas encore connus aujourd'hui, on sait déjà qu'il y aura quelques avantages à souscrire pour un particulier durant la phase d'introduction en bourse : décote sur le prix d'achat de 2 % et une action gratuite toutes les dix achetées si ces actions sont conservées au moins 18 mois.

Le modèle économique de la Française des Jeux peut laisser rêveur de nombreux investisseurs particuliers : mathématiquement gagnant sur le long terme, très génératrice de cash, peu risqué et une clientèle qui n'est pas prête de disparaitre... Pourtant, je reste convaincu aujourd'hui qu'investir dans la Française des Jeux est une fausse bonne idée, et je vais vous expliquer pourquoi.

Etre craintif quand les autres sont avides...

La phrase célèbre de Warren Buffet résume très bien la situation : pour réussir en bourse, il faut être craintif quand les autres sont avides, et être avide quand les autres sont craintifs... En effet, vous ne ferez jamais de bonnes affaires si vous achetez quand tout le monde est euphorique et souhaite acheter les mêmes actions que vous car vous les paierez bien trop chères. Au contraire, en période de déprime ou de méfiance, c'est là que vous pouvez acheter à bons prix des actions d'entreprises de qualité.

C'est exactement ce qu'il se passe aujourd'hui autour de cette introduction en bourse de la Française des Jeux : la communication se fait en grande pompe et fortement médiatisée, tout est fait pour inciter les particuliers à y prendre part. Même le gouvernement y va à coup de phrases marketing : faire de la Française des Jeux l'entreprise de tous les Français comme le vend si bien Bruno Le Maire, ministre de l'Economie.

Rien de tel pour me rendre extrêmement méfiant... N'oubliez pas que dans chaque transaction financière, il y a un vendeur et un acheteur. Ici, l'Etat n'a clairement aucun intérêt à brader le prix des actions, et au contraire, va faire le maximum pour tirer un maximum d'argent de cette introduction en bourse. Surtout que depuis la privatisation des sociétés d'exploitation des autoroutes, le gouvernement ne souhaite absolument pas refaire la même erreur en cédant à un prix trop bas.

De plus, face à l'engouement des Français pour cette entreprise, il est clair que le prix d'introduction sera très élevé pour faire face à la demande. Je me méfie d'autant plus de cet engouement populaire car il est principalement véhiculé par une vision biaisée de la Française des Jeux au travers des médias et des préjugés que l'on peut avoir sur le soi-disant monopole des jeux d'argent et de hasard....

Une rentabilité pas si exceptionnelle

Avec un chiffre d'affaires de 15 milliards et 181 millions de bénéfices nets en 2017, la Française des Jeux affichent une rentabilité net plutôt faible de l'ordre 1,2 %, contrairement aux nombreuses idées reçues que la plupart des personnes ont sur cette entreprise. En effet, monopole d'Etat et jeux d'argent ne riment toujours pas avec efficacité opérationnelle et rentabilité exemplaire...

A titre de comparaison, le géant du luxe LVMH affiche 12 % de rentabilité net. Quant au leader des tickets restaurant Edenred, il frôle les 20 % de rentabilité net et génère un niveau très élevé de free cash flow lié à son modèle économique où le besoin en fonds de roulement est négatif, et les charges de personnel très faibles.

Aujourd'hui, personne ne connait avec certitude la capitalisation boursière de la Française des Jeux pour son introduction. Mais les premières estimations à 20 euros l'action valoriseraient l'entreprise à environ 5 milliards d'euros, soit presque 30 fois les bénéfices nets annuels. Cette valorisation peut sembler élevée mais elle devra être analysée plus finement en la comparant aussi aux montants des dettes et des potentiels dividendes...

Côté croissance et long terme, si on regarde de plus près le chiffre d'affaires de la Française des Jeux : entre 2007 et 2017, nous sommes à environ 5 % de croissance annuelle. C'est une croissance solide et régulière qui peut rassurer l'investisseur. Mais la tendance est-elle durable avec la révolution numérique en cours sur les jeux d'argent et les paris en ligne ?

L'espérance de gains sur les jeux de grattage est toujours négatif...

La difficile transformation numérique

Pendant trop longtemps, la Française des Jeux n'a pas eu à se soucier de la concurrence pour des raisons de réglementation. Néanmoins, le manque de concurrence n'as pas que du bon car sur le long terme, cela rend les entreprises moins compétives, moins innovatrices et plus fainéantes...

Aujourd'hui, la Française des Jeux investit énormément pour réussir sa transformation numérique. Malheureusement, ce virage de l'informatique a déjà été pris par de très nombreuses entreprises qui proposent sur Internet toute sorte de jeux en ligne, jeux de hasard, casinos et autres paris sportifs. La nouvelle génération de joueurs délaisse de plus en plus les traditionnels jeux de grattage et Loto pour se laisser tenter par les jeux d'argent en ligne qui procurent bien plus de sensations (ou qui donnent le sentiment au joueur de mieux contrôler son destin...).

Avec la privatisation de la Française des Jeux, la gouvernance de l'entreprise va énormément évoluer. La concurrence étant de plus en plus rude (et venant aussi de l'étranger où la fiscalité est plus avantageuse et la réglementation plus souple), la FDJ va devoir faire prochainement des choix stratégiques qui peuvent s'avérer coûteux à terme. L'avenir est donc bien plus incertain pour cette vieille entreprise historique... Et l'Histoire montre que rares sont les entreprises traditionnelles à être les plus avant-gardistes dans les changements technologiques et de marché...

Vous n'avez qu'une chance sur plusieurs millions de gagner au Loto...

Ne jamais acheter à n'importe quel prix

Aussi géniale et aussi solide qu'une entreprise puisse être, gardez en tête qu'il ne faut jamais acheter à n'importe quel prix. Qui voudrait aujourd'hui acheter une action Hermès deux fois le prix du marché ? Et c'est souvent lors des phases d'introduction en bourse que les prix reflètent rarement la valeur intrasèque de l'entreprise. En effet, les informations financières ne sont pas toujours très complètes avec un long historique, il y a un biais lié à la médiatisation de l'introduction boursière, les actionnaires (ici en majorité l'Etat) qui souhaitent vendre leurs parts jouent souvent un rôle plus que discutables dans la communication financière...

Bref, soyez vigilants et n'achetez jamais à l'aveugle. La qualité d'une entreprise est une chose, mais tout a un prix !

Conclusion

Investir lors d'une introduction en bourse est toujours plus risqué. Certains diront que c'est là aussi où on peut espérer de grosses plus-values. Je ne partage pas totalement ce point de vue quand on regarde les récentes introductions boursières des cinq dernières années, c'est difficile de trouver une véritable pépite. Je vous conseille toujours de privilégier l'investissement passif !

Finalement, investir son argent dans la Française des Jeux pourrait bien ressembler à jouer son argent dans les jeux de grattage : cela sera encore l'Etat le grand gagnant ! Tiens, tiens, cela me rappelle un peu l'histoire d'Eurotunnel tout ça, où les investisseurs particuliers ont été rinçés alors que le modèle économique était très solide (il suffit de regarder le parcours boursier sur les 10 dernières années seulement)...

Je souhaite terminer ce billet sur une petite anecdote qui n'a rien à voir (quoique...) mais qui illustre très bien le biais psychologique des joueurs : saviez-vous que la combinaison 1-2-3-4-5 au Loto est très rarement cochée par les joueurs ? Pourtant, cette combinaison a tout autant de chances de sortir que les autres soi-disant aléatoires...

Le saviez-vous : pourquoi les banques en ligne demandent un revenu mensuel ou une épargne minimum ?

Bien souvent, les banques en lignes exigent un revenu minimum ou une épargne minimale

La plupart des banques en ligne exigent de ses clients un niveau d'épargne minimum (par exemple : 5 000 euros d'épargne sur un compte) ou alors un revenu mensuel minimum (par exemple : un flux positif de trésorerie d'au moins 3 000 euros tous les mois). Cette pratique présente plusieurs intérêts pour la banque et cela lui permet généralement de couvrir l'ensemble de ses frais.

La première est de générer de l'encours net pour la banque. Si les frais de gestion et de tenue de compte sont généralement gratuits pour une banque en ligne, cette dernière va quand même réussir à gagner de l'argent grâce à cet encours net positif : en effet, la banque peut utiliser cet argent disponible pour investir, le prêter et le valoriser. Vous allez me dire que parfois l'argent ne reste pas longtemps : de nombreux particuliers font juste un virement mensuel de leur salaire puis déplace cet argent vers leur banque principale. Malgré tout, même si l'argent ne reste que quelques jours sur votre compte en banque, sur des millions de clients cela représente plusieurs milliards d'euros à valoriser chaque jour. C'est pour cet avantage principalement que certaines banques exigent la domiciliation du salaire sur le compte.

De plus, en mettant cette contrainte de domiciliation du salaire, les banques s'assurent d'avoir des clients un minimum actifs et qui ne viennent pas uniquement pour profiter de la prime de parrainage. Avoir des clients actfis augmentent la probabilité qu'ils souscrivent à des services facultatifs et plus rentables pour la banque, comme un prêt immobilier, une assurance ou des paiements internationaux.

Voici un comparatif des exigences des différentes banques en ligne. Il suffit généralement de remplir une seule condition (soit un flux mensuel positif, soit un encours minimum).

Comparatif des exigences des différentes banques en ligne

Comme vous pouvez le constater, contrairement aux idées reçues, il n'est pas nécessaire d'être riche pour prétendre à une banque en ligne. Monabanq est aujourd'hui la banque la moins contraignante en termes de revenus et d'épargne. Personnellement, j'utilise Fortuneo qui n'est pas très contraignante et qui offre un des meilleurs services (voir mon comparatif 2019 des meilleures banques en ligne). En ce moment, vous pouvez profiter de 150 euros offerts (et même 300 euros si vous ouvrez une assurance-vie) avec mon code parrain 12644522, au lieu des 110 euros si vous n'avez pas de parrain.

Sachez qu'il est aussi parfois possible d'ouvrir un compte sans remplir les conditions de revenus ou d'épargne, mais vous devrez dans ce cas payer un forfait tous les mois. Par exemple, chez ING Direct, sans aucune condition de revenus, vous pouvez avoir un compte courant au prix de 5 euros par mois. Cela reste inférieur à la moyenne appliquée par les banques traditionnelles.

Pour plus de renseignements sur les banques (notamment les banques en ligne), je vous invite à parcourir l'ensemble de mes articles qui y sont consacrés.

Les différents cas de déblocage anticipé pour le PEE et PERCO

Les PEE et PERCO sont des épargnes pour le très long terme

Si vous faites partie des chanceux qui peuvent investir une partie de leurs économies dans un PEE (Plan Epargne Entreprise) et PERCO (Plan d'Epargne Retraite COllectif), alors je vous conseille très vivement de profiter de ces plans d'épargne à la fiscalité avantageuse et qui bénéficient souvent d'abondement de la part de l'employeur. Je vous invite à lire mon article sur l'intérêt du PEE et PERCO ainsi que mon retour d'expérience personnel.

Beaucoup sont réticents face au PEE ou PERCO car ils pensent qu'ils ne reverront pas leurs économies de si tôt... En effet, l'argent placé sur ces plans n'est plus accessible facilement. S'il est vrai que ces épargnes sont destinées principalement à du placement long terme, il existe néanmoins de nombreuses situations exceptionnelles qui permettent un déblocage anticipé de l'épargne, le tout sans perdre les avantages fiscaux de ces enveloppes ! Pour cela, il faut généralement remplir un formulaire et transmettre les justificatifs au service bancaire qui gère votre PEE ou PERCO.

Le tableau suivant récapitule les différents cas de déblocage anticipé pour ces plans d'épargne PEE et PERCO :

Les différents cas de déblocage anticipé pour le PEE et PERCO

Comme vous pouvez le constater, le PEE est largement plus flexible que le PERCO. De nombreux événements permettent un déblocage anticipé, que ce soit un mariage ou une naissance. Par contre, il est beaucoup plus difficile de retirer son épargne du PERCO avant la retraite.

Comment choisir entre PEE et PERCO ?

Si vous devez privilégiez une épargne plutôt qu'une autre, le choix vers le PEE semble naturel vu sa plus grande flexibilité. Néanmoins, la plupart du temps, le PERCO offre de meilleurs abondements de la part de l'employeur et parfois de meilleurs supports d'investissements. Ainsi, il est préférable de mixer entre PEE et PERCO pour maximiser les abondements et diversifier vos placements.

Profitez-en car dans la grande majorité des cas, les frais de gestion et de passage d'ordre dans un PEE et PERCO est entièrement gratuit car pris en charge par l'employeur ! Cet avantage non négligeable fait de l'épargne salariale un excellent moyen de faire fructifier son argent.

Enfin, sachez que le gouvernement réflechit régulièrement à modifier les cas de déblocage anticipé et que la tendance est plutôt à assouplir les règles afin que les épargnants puissent utiliser plus facilement leur épargne pour consommer.

Rien ne sert de beaucoup investir, il faut partir à point !

Rien ne sert de beaucoup investir, il faut partir à point dans ses investissements !

Certains particuliers pensent que leur argent ne mérite pas d'être investi au-delà du livret A et des fonds en euros d'assurance-vie, car ils estiment que leur capacité d'épargne est trop faible. C'est malheureusement bien dommage car peu importe la taille de votre épargne, c'est le fait de bien investir qui va s'avérer le plus important sur le long terme.

Les intérêts produisent des intérêts

Voici une citation soi-disant d'Albert Einstein (mais cela reste à vérifier car les sources sont manquantes à ce sujet) qui reflète bien l'importance de bien investir et sur le long terme : les intérêts composés sont la plus grande force dans tout l'Univers. En effet, l'argent placé va générer des intérêts chaque année, en fonction du rendement de votre placement, et ses intérêts vont produire les années suivantes de nouveaux intérêts. Et ainsi de suite comme un effet boule de neige. Cet effet boule de neige sera d'autant plus rapide et puissant que le taux du rendement est élevé.

Ainsi, ce n'est pas la mise de départ qui va accélérer cet effet boule neige mais plutôt le rendement moyen de vos placements. Voici une illustration très simple pour comprendre ce phénomène : ces deux courbes comparent un investissement de 20 000 euros à 0,75 % (taux du livret A actuellement en vigueur) et de 10 000 euros à 6 % (rendement moyen des actions ces dernières décennies, dividendes compris), sur un horizon de 20 ans.

Evolution de deux épargnes avec des rendements différents

Le résultat est sans appel : même en partant avec une épargne deux fois plus faible, au bout de quelques années, le montant investi devient vite bien plus important qu'une grande épargne mal investie.

Investir son argent le plus tôt possible pour en profiter au maximum plus tard

La clé du succès dans l'investissement réside principalement dans deux facteurs : le rendement moyen et la durée de placement. L'épargne initiale ne devrait pas être un facteur pris en compte dans votre stratégie de placement si vous visez le long terme : toute épargne (supérieure à 1 000 euros pour absorber les frais fixes) mérite d'être investie sur des supports dynamiques. Le rendement est un facteur difficile à maitriser, mais en jouant sur la diversification (fonds euros, trackers MSCI World, trackers small caps, fonds immobilier, etc.), vous atteindrez sans problème au moins 5 % de rendement net annuel.

La paramètre le plus simple à ajuster est la durée de placement : il n'y a pas photo, il faut investir le plus longtemps possible. Et si vous souhaitez en profiter avant votre mort, il faut démarrer le plus tôt possible. Et comme je vous l'ai déjà expliqué dans un précédent billet, faire des économies sans sacrifie pour mieux épargner est à la portée de tout le monde. Vous pouvez même démarrer par la méthode des gains de parrainage pour vous constituer une première petite épargne.

Néanmoins, il faut rester réaliste : vous ne deviendrez pas millionaire en investissant que 100 euros par mois. Il est très facile de calculer avec un tableur combien vous rapportera votre épargne sur le long terme. A titre d'illustration, j'ai calculé qu'avec 100 euros par mois avec un rendement annuel de 6 %, vous serez millionnaires au bout de 69 ans d'épargne, contre 42 ans avec 500 euros par mois et 31 ans avec 1 000 euros par mois. Donc même si votre épargne ne vous rendra pas riche dans quelques années, bien l'investir vous permettra quand même d'en profiter pour un voyage ou de beaux cadeaux !

Alors n'attendez plus et n'oubliez pas que rien ne sert de beaucoup investir, il faut partir à point !

Pourquoi le PEA Jeunes va être un échec ?

Le PEA Jeunes s'adresse aux 18-25 ans encore rattachés au foyer fiscal de leurs parents

Depuis cet été 2019, le PEA Jeunes est opérationnel suite à la mise en oeuvre de la loi Pacte. Le décret publié le 24 août 2019 va permettre, en théorie, à des milliers de jeunes de profiter de l'enveloppe fiscale très avantageuse du PEA dès leurs 18 ans, même si le foyer fiscal possède déjà deux PEA. En réalité, tout porte à croire que le PEA Jeunes va être encore un nouvel échec, tout comme l'a été malheureusement le PEA-PME.

Comment fonctionne le PEA Jeunes ?

Le PEA classique (tout comme le PEA-PME) est normalement accessible dès 18 ans mais limité à deux par foyer fiscal, soit généralement un pour chaque parent. Le PEA Jeunes permet de combler un manque quand il y a des enfants majeurs toujours rattachés au foyer fiscal. En effet, désormais, chaque enfant majeur rattaché au foyer fiscal peut ouvrir un PEA Jeunes.

Son fonctionnement est totalement identique au PEA sauf que le plafond des versement est limités à 20 000 euros seulement. Sinon, les produits éligibles, le fonctionnement et surtout la fiscalité sont la même.

Le point fort du PEA Jeunes est qu'il est automatiquement transformé en PEA classique avec son ancienneté si l'enfant atteint les 26 ans ou s'il quitte le foyer fiscal. Cela est donc utile pour prendre date sur le PEA de vos enfants dès leur majorité, en les gardant dans votre foyer fiscal.

Pourquoi l'intérêt du PEA Jeunes est très limité ?

En pratique, l'intérêt du PEA Jeunes est très limité. Il ne permet pas de contourner les contraintes du PEA classique : pas d'accès à l'immobilier, ni les obligations, il faut toujours 5 ans d'ancienneté pour bénéficier des avantages fiscaux, etc. Selon moi, c'est encore un nouveau dispositif d'épargne qui rajoute de la complexité au système déjà très lourd, et qui n'apporte aucune évolution majeure.

Et pour les parents qui souhaiteraient utiliser le PEA Jeunes comme moyen de détournement pour investir plus d'argent que les plafonds actuels : le gouvernement a prévu le coup, et donc le plafond total des versements de tous les PEA, PEA-PME et PEA Jeunes du foyer fiscal ne pourra pas dépasser les 450 000 euros pour un foyer fiscal, soit déjà l'équivalent de deux PEA et de deux PEA-PME.

Enfin, aujourd'hui, nombreux sont les épargnants à ignorer la règle des deux PEA et deux PEA-PME par foyer fiscal. Je connais beaucoup de personnes qui ont des PEA ouverts au nom de leurs enfants, alors qu'ils sont toujours rattachés à leur foyer fiscal. Comme il y a peu de contrôle et que les banques sont peu regardantes (elles ont tout à gagner à faire ouvrir de nombreux PEA), de nombreuses familles ne vont même pas s'intéresser à ce nouveau dispositif.

Le futur échec du PEA Jeunes

Tout comme le PEA-PME en 2014, tout porte à croire que le PEA Jeunes sera un nouvel échec pour le gouvernement qui tente en vain de relancer l'investissement des particuliers dans les entreprises. Le peu de nouveautés et d'avantages font que le PEA Jeunes reste très peu attractif en l'état, et est réservé à une proportion très limitée d'épargnants (les enfants majeurs rattachés à des foyers fiscaux possédant déjà des PEA)...

Autre problème de taille : aujourd'hui, encore peu de banques proposent un PEA Jeunes. Elles estiment à juste titre que c'est loin d'être un produit phare qui va leur attirer et fidéliser de la clientèle. Si aucun objectif chiffré n'a été donné par le gouvernement, je pense qu'il ne devrait pas avoir plus d'ouvertures de PEA Jeunes que de PEA-PME en 2014, et pourtant le record à battre était déjà bien bas à l'époque...

Le PEA Jeunes ne propose malheureusement pas assez d'avantages pour être un succès

Le gouvernement n'a décidemment toujours pas trouvé la bonne formule pour attirer l'épargne des Français vers les placements plus risqués (et aussi plus rentables sur le long terme). Et si la clé du succès résidait dans l'information et la formation ?

Loi Pacte : quels sont tous les changements pour vos PEA et PEA-PME ?

La loi Pacte a apporté de nombreux changements mineurs positifs pour vos PEA et PEA-PME

Depuis le 24 mai 2019, de nouveaux dispositifs issus de la loi Pacte s'appliquent désormais sur tous les PEA et PEA-PME, même ceux qui ont été ouverts avant ces changements. Voici une liste exhaustive de tous les changements qui impactent directement le PEA et le PEA-PME.

  • Le plafond de versements du PEA-PME est relevé à 225 000 euros (le plafond de versements du PEA restant fixé à 150 000 euros) mais le total des versements effectués sur un PEA et un PEA-PME par un même titulaire ne peut excéder 225 000 euros.
    • En résumé, si votre PEA est déjà plein en termes de versements, cela ne change rien pour vous. Sinon, vous avez la possibilité de verser beaucoup plus sur le PEA-PME. Mais ce support d'investissement étant déjà très contraignant, très peu de particuliers vont profiter de ce changement...
  • Les retraits partiels sur un PEA ou un PEA-PME de plus de 5 ans sont désormais possibles.
    • C'est le gros avantage apporté par la loi Pacte. Désormais, il n'est plus nécessaire d'attendre 8 ans pour retirer une partie de son argent d'un PEA ou PEA-PME. Et vous pouvez ensuite continuer à verser de l'argent, dans la limite du plafond.
  • Les retraits partiels sur un PEA ou un PEA-PME de moins de 5 ans sont possibles sans clôture du plan, uniquement pour les raisons suivantes : licenciement, invalidité ou mise à la retraite anticipée du titulaire ou de son conjoint.
    • Néanmoins, les gains retirés sont imposés au taux forfaitaire unique de 30 %, donc vous perdez l'avantage fiscal, dans le cas où vous retirez de l'argent avant 5 ans.
  • Les personnes majeures rattachées à un foyer fiscal peuvent ouvrir un PEA, appelés PEA Jeunes. Je vous en parlerai dans un prochain billet.
  • De nouveaux produits sont éligibles au PEA-PME : les obligations à taux fixe et les minibons offerts sur les plateformes de financement participatifs, les titres de sociétés cotées dont la capitalisation boursière n’aura pas dépassée 1 milliard d’euros à la clôture d’au moins un des quatre exercices précédents l’acquisition et les obligation remboursables en actions non cotées.
    • Cela va peut-être ajouter un peu d'attrait au PEA-PME. Mais encore faut-il avoir une banque ou un broker qui propose ces produits facilement et sans frais élevés...
Comme vous pouvez le constater, les changements apportés sont relativement mineurs mais tous positifs pour l'épargnant. C'est donc déjà ça de gagner ! Mais on peut regretter, une fois encore, le manque d'audace et d'ambition dans les réformes du gouvernement pour favoriser et dynamiser l'épargne risquée.

Comment bien répartir son argent investi entre actions, obligations, immobilier et fonds en euros

Pourquoi passer tant de temps à choisir ses actions et négliger le reste ?

La majorité des particuliers qui boursicotent passent souvent énormément de temps à choisir leurs actions et leurs trackers. Ils recherchent sans cesse à optimiser leurs portefeuilles dans leurs PEA et comptes-titres en fonction de nombreux critères (géographique, sectoriel, valorisation, analyses graphiques etc.), au gré des actualités.

Cependant, ces mêmes investisseurs particuliers oublient bien trop souvent de réfléchir à la répartition de leurs types de placements. En effet, il n’y a pas que les actions d’entreprise pour faire fructifier son épargne. C'est une erreur très classique de se focaliser sur ces placements en bourse et négliger la répartition de son épargne entre les actions, l'obligation, l'immobilier, etc. Certains diront que les actions offrent le meilleur rendement sur le long terme, et qu’il faut se concentrer dessus. Si c’est vrai sur le long terme, encore faut-il définir un ordre de grandeur pour le long terme.

En effet, votre épargne n’est pas toujours destinée à être utilisée au bout de 20 à 30 ans. Vous aurez souvent envie d’en profiter avant. De plus, pour ne pas finir piégé dans une crise boursière qui peut durer plusieurs années, diversifier ses placements est indispensable. Vous diminuerez ainsi les risques et la volatilité de vos investissements. Enfin, diversifier son épargne sur plusieurs supports d'investissements (PEA, assurance-vie, épargne salariale, autres) vous permettra de vous protéger en cas de matraquage fiscal sur un support particulier.

Les différents types de placements

Les principaux placements accessibles aux particuliers sont les suivants. Les rendements bruts annuels sont donnés à titre indicatif et approximativement, gardez en tête qu’ils sont très variables et dépendent de nombreux facteurs (comme les taux directeurs des banques centrales).
  • Les actions d’entreprise qui offrent un très bon rendement sur plus de 10 ans si vous diversifiez suffisamment. Mais c’est aussi le placement le plus risqué dans le sens où s’il y a une crise financière, vous pouvez devoir attendre plusieurs années avant de retrouver une bonne rentabilité de votre investissement.
    • Rendement brut annuel : entre 5 et 10 %
  • Les obligations qui sont des prêts moyens et longs terme à des Etats ou des entreprises. Ils sont moins risqués et offrent un bon rendement régulier. Vous pouvez viser entre 3 et 6 % de rendement brut annuel.
    • Rendement brut annuel : entre 2 et 6 %
  • L’immobilier à travers des parts dans des SCI ou SCPI. Vous pouvez aussi acheter directement des biens immobiliers pour les louer mais cela demande du temps et de l’argent pour sa gestion et optimiser la fiscalité associée.
    • Rendement brut annuel : entre 4 et 8 %
  • Les fonds en euros sont des fonds garantis et proposés par les assurances-vie uniquement. Ils offrent le meilleur rendement pour un placement sans risque. Ils sont investis dans différents placements mais en majorité des prêts court termes à des entreprises ou des obligations d’Etat.
    • Rendement brut annuel : entre 1 et 3 %
  • Le monétaire qui correspond aux prêts court terme quasiment sans risque. Je vous les déconseille car ils ne rapportent quasiment plus rien. Je vous ai déjà expliqué pourquoi il est inutile d'investir dans le monétaire de nos jours.
    • Rendement brut annuel : entre 0 et 1 %
Il existe aussi d’autres placements plus exotiques (matière première, vins, arts, objets de collection, Bitcoin, Ethereum…) mais personnellement, je pense qu’ils sont encore trop spéculatifs et absolument pas indispensables à la bonne gestion de votre épargne.

Comment diversifier ses placements à moindre frais ?

Comme je vous en ai parlé dans mon billet sur les différents supports d’investissements, les PEA, PEA-PME, assurance-vie et l’épargne salariale sont, selon moi, largement suffisants pour investir et valoriser votre épargne. On peut même n’utiliser que ces supports pour se constituer une épargne suffisante pour devenir rentier.

Pour vous exposer aux performances du marché actions, vous pouvez utiliser le PEA, PEA-PME, l'épargne salariale et l’assurance-vie. Pour l’assurance-vie, vous ne pourrez pas avoir des actions en direct mais vous pouvez acheter des trackers ou des fonds actions. Privilégiez les trackers pour réduire les frais de gestion. Pour l'épargne salariale, il est très intéressant d'investir quand vous pouvez bénéficier d'abondement par votre entreprise.

Pour investir sur des obligations, vous devrez passer par votre assurance-vie ou votre épargne salariale. Pour choisir les fonds les plus intéressants, il faut viser les frais de gestion les plus faibles possible et une diversification internationale des obligations.

Pour placer votre argent dans l’immobilier, vous pouvez acheter un bien et le louer mais cela demande du temps et de l’argent. Ou alors, plus simplement, vous pouvez acheter des parts de SCPI ou SCI via votre assurance-vie. Les fonds proposés vont dépendre de votre assureur ou banque. Pour réduire les risques, je vous conseille de prendre des fonds proposant de l’immobilier pour entreprises et particuliers.

Pour les fonds en euros, vous n’aurez pas d’autres choix que les assurances-vie. La performance du fonds dépendra de la banque ou assureur choisi. Personnellement, j’ai Fortuneo qui est réputé pour des fonds en euros très performants. Chaque année, il y a un classement pour les fonds en euros.

Quelle répartition choisir entre ces différents types de risques ?

Cela dépendra de votre style de gestion et surtout de votre horizon de placement. Si vous souhaitez utiliser votre épargne dans les 5 prochaines années, alors il faudra mettre plus de 60 % sur des supports moins risqués comme les obligations et les fonds en euros. Entre 5 et 15 ans, vous pouvez répartir équitablement entre actions, obligations, immobilier et fonds en euros. Enfin, au-delà de 15 ans, je vous conseille de mettre plus de 60 % en actions et immobilier.

Bien sûr, il s'agit là d'une règle simple à titre indicatif que vous pouvez moduler selon vos préférences personnelles, et votre situation financière particulière.

Qu'est-ce qu'une clôture juridique d'un compte bancaire ?

Qu'est-ce qu'une clôture juridique d'un compte bancaire ?

Souvent dans les brochures tarifaires des banques, vous pouvez y trouver un ligne appelée clôture juridique, associée à un tarif de quelques dizaines d'euros. Qu'est-ce que cela signifie ?

Extrait de la brochure tarifaire de la BNP
Extrait de la brochure tarifaire de Hello Bank

Depuis 2005, les banques ne peuvent plus appliquer des frais de clôture de compte bancaire : en théorie, vous pouvez donc décider de clôturer votre compte sans payer. Néanmoins, les banques sont malignes et ont réussi à contourner la loi en appliquant parfois des frais dits administratifs liés aux envois de courriers. Cela est cependant de plus en plus rare.

Il existe aussi le cas où c'est la banque qui décide de clôturer votre compte : on parle alors de clôture juridique. La banque peut le faire sans même motiver sa décision. Généralement, plusieurs raisons peuvent expliquer la volonté de votre banque de faire une clôture juridique : litige avec le client, compte pas assez rentable pour la banque, compte inactif et sans solde depuis plusieurs années, etc. Par contre, cette procédure ne concerne pas que les clients rencontrant des problèmes de solvabilité .

Si la banque n'est pas tenue d'expliquer ses raisons de clôture de votre compte (tout comme vous n'avez pas à le faire quand vous souhaitez clôturer votre compte), elle doit néanmoins vous prévenir suffisamment à l'avance. Ce préavis doit être de 2 mois minimum, et est fixé dans les conditions générales de votre banque. Ce délai doit permettre au client de trouver une autre banque. Il peut aussi faire valoir son droit au compte auprès de son établissement bancaire s'il prouve qu'il n'arrive pas à ouvrir un autre compte ailleurs.

La banque doit toujours informer le client par écrit de la clôture juridique du compte. Cela doit prendre la forme d'une lettre recommandée avec accusé de réception. Et c'est souvent cela qui explique les frais appliqués par la banque dans ses tarifs au niveau de la clôture juridique. Si vous êtes un client actif et sans problème très spécifique, il n'y a aucune raison que votre banque déclenche la procédure de clôture juridique. Vous pouvez donc sereinement utiliser votre compte en banque et oublier ces frais rarement appliqués dans la réalité.